Déclaration
Résumé
M. DONALD TRUMP, Président des États-Unis d’Amérique, a parlé de l’« honneur insigne » d’accueillir, en tant que chef d’État du pays hôte des Nations Unies, les dignitaires du monde à New York, sa « ville d’origine ». Il a en outre remercié les États qui avaient proposé leur assistance après les dévastations causées par l’ouragan Irma.
Les États-Unis « se sont fort bien débrouillés depuis l’élection présidentielle », a affirmé M. Trump, qui a cité en exemple « la bourse au plus haut niveau et le taux de chômage au plus bas », ainsi que les fortes dépenses que le pays entend consacrer à l’armement de leur armée, « plus forte que jamais ».
Notant le potentiel d’un monde marqué par des percées considérables dans des domaines tels que la science ou la médecine, M. Trump s’est attaché à dénoncer les « nouveaux dangers qui viennent compromettre ce que nous croyions acquis », citant les terroristes, les « régimes voyous », accusés de défier leur propre peuple et le monde avec les « armes les plus puissantes jamais fabriquées », le trafic de drogues, la traite des personnes, les migrations forcées qui menacent les frontières ou encore l’utilisation des technologies à des fins criminelles.
Dans cette époque marquée par d’énormes promesses mais aussi d’énormes périls, « c’est à nous de décider si nous pouvons avancer ou reculer », a poursuivi le Président américain.
Rappelant que les Nations Unies avaient été créées sur le principe selon lequel les diverses nations du monde pouvaient coopérer en faveur de la paix et de la sécurité et que, dans le même esprit, les États-Unis avaient lancé le Plan Marshall en faveur de l’Europe, M. Trump a estimé que le monde allait mieux quand il était fondé sur des nations fortes, indépendantes et libres.
« Nous n’attendons pas des différents pays qu’ils partagent les mêmes traditions, les mêmes cultures, voire les mêmes systèmes politiques, mais qu’ils respectent leur propre peuple et celui des autres nations souveraines », a déclaré M. Trump, pour qui le succès du monde réside dans des nations souveraines fortes avec des valeurs différentes, des rêves différents, des traditions différentes, mais qui, loin de seulement coexister, collaborent et permettent aux individus de grandir.
Les États-Unis, a-t-il affirmé, « ne cherchent pas à imposer leur manière de vivre, mais veulent briller par leur exemple ».
Rappelant qu’aux termes de la Constitution américaine, « c’est le peuple qui gouverne, qui est souverain », M. Trump a lancé: « J’ai été élu pour donner le pouvoir au peuple américain. » « En tant que Président des États-Unis, je donnerai toujours la priorité à l’Amérique », a-t-il ajouté, invitant les autres dirigeants du monde, à faire de même: « Vous devrez toujours placer votre propre pays en premier », a-t-il dit, jugeant que « l’État nation reste le meilleur vecteur pour améliorer la condition humaine ».
Le Président a, à plusieurs reprises dans son discours, fait l’éloge du « patriotisme », invitant notamment les différents États à « agir par eux-mêmes » pour retrouver la prospérité et construire un meilleur avenir « sans attendre l’appui de pays lointains ou de bureaucraties ».
Les États doivent aussi travailler ensemble et coopérer dans l’harmonie pour un avenir meilleur, a poursuivi M. Trump, dont le pays sera « toujours un grand ami du monde, mais ne peuvent accepter des accords déséquilibrés qui ne donnent rien aux États-Unis ».
Affirmant que « l’Amérique ne se contente pas de parler des valeurs de la Charte » des Nations Unies, M. Trump a rappelé que de nombreux Américains avaient consenti le sacrifice ultime pour défendre ses valeurs, « des plages d’Europe au Moyen-Orient et ailleurs ». Guidés par « les résultats et non par l’idéologie, avec une politique réaliste assise sur des valeurs », les États-Unis ne se reposent pas sur leurs lauriers. De ce fait, ils entendent assumer leurs devoirs et défendre ces valeurs « de l’Ukraine à la mer de Chine du Sud ».
M. Trump a ensuite appelé les dirigeants du monde à affronter de conserve « ceux qui veulent semer la discorde et la terreur, un petit nombre de « régimes voyous » qui violent tous les principes sur lesquels sont fondées les Nations Unies ». Si les nombreuses nations vertueuses ne s’attaquent pas aux États voyous, nous n’avancerons pas et les forces de la discorde se renforceront, a-t-il averti.
Le Président s’en est d’abord pris au « régime dépravé de la Corée du Nord », accusé d’être responsable de la mort et de la famine de son peuple, de la torture et de l’assassinat d’étrangers et de s’être lancé dans une « poursuite effrénée à l’arme nucléaire et aux missiles balistiques ».
Affirmant qu’aucune nation n’avait intérêt à commercer avec cette « bande de criminels », qualifiant au passage le Chef de l’État de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) Kim Jong-un de « Rocket Man » (« homme missile »), M. Trump a affirmé que les États-Unis, s’ils devaient être contraints de se défendre ou de défendre leurs alliés, « n’auront pas d’autre solution que de détruire complètement la Corée du Nord ».
« Nous sommes prêts et nous en sommes capables », a-t-il affirmé, tout en disant espérer que ce ne sera pas nécessaire. L’heure est venue pour la Corée du Nord de comprendre que la dénucléarisation est la seule solution acceptable, a-t-il ajouté, en rappelant les « résolutions robustes » adoptées par le Conseil de sécurité et en remerciant au passage la Chine et la Fédération de Russie pour y avoir contribué, tout en ajoutant qu’il fallait désormais faire beaucoup plus pour isoler la RPDC.
M. Trump s’en est ensuite pris au Gouvernement de la République islamique d’Iran, accusé de « cacher une dictature sous les faux atours de la démocratie » et d’avoir transformé un État riche d’histoire et de culture en une dictature utilisant ses ressources pour soutenir le Hezbollah terroriste, la Syrie de Bashar Al-Assad et la guerre au Yémen.
Présentant le Plan d’action global commun sur le programme nucléaire iranien comme « une des pires et des plus partiales transactions de l’Histoire pour les États-Unis », il a estimé que son pays ne pouvait pas appuyer un accord qui « permet de dissimuler la construction d’un programme nucléaire ».
Veillant à distinguer le peuple iranien, « vraie victime » du régime, il a jugé que « l’heure était venue pour le monde de s’unir avec les États-Unis » pour exiger du Gouvernement iranien qu’il cesse de semer la mort et la destruction. Plus que la force militaire considérable des États-Unis, ce que le régime iranien craint, c’est son peuple », le « bon peuple iranien » qui « veut le changement », a estimé le Président américain.
M. Trump a en outre affirmé que son pays ne lèverait pas ses sanctions contre le « régime corrompu de Cuba » tant que des réformes importantes n’y seront pas effectuées. Il s’en est en outre pris vivement à la « dictature socialiste de Nicolás Maduro », accusée d’avoir « détruit une nation prospère » en luttant contre « le bon peuple du Venezuela ».
Ironisant sur le fait que le problème au Venezuela « n’est pas que le socialisme a été mal mis en œuvre, mais qu’il a été fidèlement mis en œuvre », il a dénoncé cette « idéologie discréditée » et a invité la communauté internationale à « aider le peuple vénézuélien à retrouver la liberté et rétablir la démocratie », affirmant que les États-Unis étaient « prêts à prendre des mesures supplémentaires si le régime ne change pas ».
M. Trump a affirmé qu’il allait « mettre un terme » au terrorisme islamique radical, accusé de « déchirer nos nations ». Pour lui, les pays suppôts du terrorisme doivent rendre des comptes. Les États-Unis veilleront à éviter que n’apparaissent des sanctuaires d’où les terroristes peuvent lancer leurs attaques et a cité ses récentes décisions concernant l’Afghanistan.
Ce sont nos intérêts de sécurité et non des calendriers arbitraires qui régiront nos opérations militaires, a-t-il averti, avant d’estimer que les États-Unis avaient « bien avancé » en Syrie et en Iraq pour mettre durablement en échec l’État islamique d’Iraq et du Levant (Daech).
Concernant les réfugiés, M. Trump a rappelé que son pays dépensait « des millions de dollars » pour assurer leur réinstallation et leur permettre à terme de rentrer chez eux. Avec la même somme utilisée pour installer un réfugié aux États-Unis, nous pouvons en aider 10 à s’installer dans un pays proche de son pays d’origine, a ajouté M. Trump, qui a vu dans cette dernière politique une « démarche humanitaire responsable ».
Quant aux migrations non contrôlées, l’expérience montre qu’elles sont à terme injustes à la fois pour les pays d’origine et pour les pays d’accueil, a affirmé le Président.
Saluant les efforts des Nations Unies pour stabiliser les conflits et donc les populations, il a estimé que les États-Unis étaient dans ce domaine sur le devant de la scène, y compris en matière de secours, citant la lutte contre les risques de famine, les initiatives contre le paludisme, pour mettre fin à l’esclavage moderne ou encore en faveur des femmes entrepreneurs.
À propos de la réforme des Nations Unies, M. Trump a remercié le Secrétaire général pour avoir insisté sur sa nécessité, accusant l’ONU d’avoir trop souvent mis l’accent sur la bureaucratie et les processus plutôt que sur les résultats.
Il a jugé comme une source d’embarras pour les Nations Unies le fait que des gouvernements qui « violent ostensiblement les droits de l’homme » siègent au Conseil des droits de l’homme.
Il a ensuite insisté sur le « fardeau financier injuste » que représentent pour son pays les dépenses des Nations Unies, estimant que les États-Unis financent en fait beaucoup plus que la quote-part maximale de 22% de leur contribution au budget ordinaire de l’organisation. Aucune nation ne devrait assumer une part disproportionnée du fardeau, a-t-il ajouté.
De même, M. Trump a estimé que les échanges commerciaux devaient être « justes et réciproques » et s’en est pris aux accords commerciaux internationaux, jugés trop complexes et bureaucratiques et accusés d’avoir nui à la classe moyenne américaine.
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