Déclaration
Résumé
M. ALEKSANDAR VUČIĆ, Président de la Serbie, a commencé par constater que la situation actuelle dans le monde est encore plus difficile qu’il y a un an, avant d’axer son intervention sur « la Serbie d’aujourd’hui, la Serbie de demain et l’avenir de toute la région de l’ouest des Balkans ». Il a jugé particulièrement important de parler de l’ouest des Balkans car, a-t-il averti, à moins de bien comprendre les problèmes auxquels la région fait face, il ne sera pas possible d’identifier, et encore moins de résoudre chaque problème individuel.
Pour M. Vučić, la première condition d’un avenir prospère pour toute la région est de préserver la paix et la tranquillité, et la Serbie investit beaucoup d’efforts pour stabiliser la situation dans la région. Elle a également prouvé qu’en adoptant des politiques fiscales responsables sans privatisation excessive il a été possible de réaliser des surplus budgétaires et de faire tomber le taux de chômage de 26% à 12%, tout en créant un marché de l’emploi flexible par l’adoption de textes de loi modernes et en investissant dans la créativité des jeunes et dans la numérisation et l’intelligence artificielle.
M. Vučić est ensuite revenu sur les questions politiques et en particulier sur les relations de Belgrade avec Pristina. Pour lui, il est impératif de parvenir à un règlement pacifique de la question du Kosovo-Metohija. Il s’agit là d’une priorité nationale pour la Serbie compte tenu de son impact économique considérable, a-t-il souligné. Rappelant que la Serbie ne reconnait pas la déclaration unilatérale d’indépendance du « soi-disant Kosovo », le Président serbe a néanmoins insisté sur les efforts à déployer pour engager un dialogue avec les dirigeants albanais de Pristina. Les résultats obtenus dans le cadre du processus de Bruxelles sont le fruit de compromis difficiles, et de concessions des deux parties, quoi que venant principalement de notre côté, a-t-il poursuivi, faisant part de l’engagement de la Serbie à poursuivre ce dialogue. Il s’est également félicité du fait qu’au cours des quatre dernières années, depuis le lancement du processus de Bruxelles, personne n’a perdu la vie au cours de confrontations à caractère ethnique.
M. Vučić a toutefois dénoncé le fait « qu’en rentrant ce matin dans la salle de l’Assemblée générale », il avait appris que les autorités de Pristina avaient annoncé être parvenues à une majorité pour que le Kosovo devienne membre de l’UNESCO, une situation qu’il a dit contestée en raison de la destruction de plusieurs monastères serbes.
Sur le plan économique, M. Vučić a plaidé en faveur de la création d’une zone économique régionale avec une zone douanière unique et un système fiscal commun, expliquant que les pays des Balkans représentent à eux seuls des marchés trop petits pour pouvoir être performants. L’objectif final de la Serbie, et des pays des Balkans reste de devenir membre de l’Union européenne qui demeure leur plus grand partenaire commercial, a-t-il expliqué. Pour M. Vučić, il s’agit de la voie privilégiée vers la stabilité, la progression économique et la consolidation des acquis démocratiques dans la région. Il a toutefois regretté que parfois les Balkans n’étaient pas traités sur un pied d’égalité avec les États membres de l’Union européenne qui y ont adhéré après 2003. « Nous ne demandons pas à l’Union européenne d’accélérer notre processus d’adhésion mais de nous traiter équitablement » a-t-il expliqué.
Poursuivant son intervention, le Président serbe s’est engagé à ne jamais abandonner la politique de neutralité militaire. Même si la Serbie tient à devenir membre de l’Union européenne et entretient d’excellents partenariats avec les pays occidentaux, elle « n’a pas honte de dire » qu’elle entretient également d’excellentes relations la Fédération de Russie et la Chine, a-t-il lancé. S’agissant de la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme, la Serbie aborde ce problème dans une approche de lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales, a encore expliqué son Président, dont la vision consiste à intégrer les citoyens de toutes les religions et affiliations politiques dans une société moderne basée sur des valeurs communes et dans le respect mutuel de tous.
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