Déclaration
Résumé
M. LOUIS STRAKER, Premier Ministre adjoint et Ministre des affaires étrangères de Saint-Vincent-et-les Grenadines, a mis en exergue l’impact dévastateur des ouragans qui ont frappé les Caraïbes et certains États américains au cours des cinq dernières semaines, n’hésitant pas à le comparer à celui « d’armes de destruction massive ». Vu que les dommages infligés en termes d’infrastructure s’élèvent, d’ores et déjà, à plus de 130 milliards de dollars, le Ministre a redouté des répercussions lourdes sur le développement des pays frappés, et cela sur les années et décennies à venir. Pour lui, il ne fait pas de doute que ces ouragans ravageurs sont bien la marque de changements climatiques et non pas « un acte de revanche de Dieu ».
« Presque chaque année les températures grimpent. Quasiment chaque saison d’ouragan est plus violente que la précédente et chaque tempête, sécheresse et inondation provoque plus de dégâts qu’auparavant », s’est indigné le Ministre qui a estimé que, de nos jours, c’est une insulte éhontée que de mettre en cause la véracité des changements climatiques.
« À ce stade, c’est presque cliché que de réaffirmer que les petits États insulaires sont les plus vulnérables aux changements climatiques alors même qu’ils émettent le moins de gaz à effet de serre », a-t-il poursuivi. Ce truisme, a-t-il constaté, constitue pourtant le fondement même des revendications justifiées et urgentes de ces pays pour que les nations responsables en premier chef de ce phénomène soient celles qui agissent le plus pour le contrecarrer et pour venir en aide à d’autres pays qui cherchent à s’adapter à cette nouvelle réalité. C’est la raison pour laquelle le Premier Ministre perçoit toute tentative de désaveu de l’Accord de Paris comme un acte hostile.
Il a également plaidé en faveur d’un soutien massif de la communauté internationale aux îles indépendantes frappées par les récents ouragans (Antigua-et-Barbuda; Saint-Kitts-et-Nevis; Cuba, les Bahamas et la Dominique), à la fois en termes de secours d’urgence et de reconstruction à long terme, et cela indépendamment du PIB par habitant. S’agissant des territoires sous tutelle coloniale de la France, du Royaume-Uni ou des États-Unis, il a demandé aux « pouvoirs coloniaux » de pleinement accepter leur responsabilité pour le rétablissement et la réhabilitation de ces territoires.
L’intensification des changements climatiques en tant que menace existentielle n’a pas pour autant remplacé celle des conflits armés dans le monde, a souligné le Premier Ministre pour lequel la diplomatie, quoique difficile, reste toujours préférable à toute autre alternative. Toute frustration par rapport au rythme auquel avancent les négociations et la médiation ne doit en aucun cas ouvrir la voie à des interventions militaires hâtives pour remédier à des problèmes intrinsèquement politiques, ni à une interprétation illogique de l’intérêt souverain qui justifierait de piétiner la souveraineté d’autres États, a averti le Ministre qui s’est exclamé « la souveraineté n’est pas une épée, mais un bouclier ».
Les Nations Unies ne doivent pas devenir un forum pour permettre à un pays ou un autre de mesurer « sa souveraineté ou sa puissance militaire » dans la poursuite d’un intérêt personnel à court terme, a-t-il poursuivi, rappelant que « nous sommes une communauté créée sur l’hypothèse de l’égalité souveraine de tous les États: riches ou pauvres, petits ou grands ». « La capacité d’une nation d’en détruire une autre ne lui confère pas de droits spéciaux mais au contraire des responsabilités profondes dont l’une des plus importantes est la retenue », a-t-il lancé à la salle.
À cet égard, il s’est dit alarmé par la menace persistante à la souveraineté du Venezuela. Il a martelé que l’Amérique latine et les Caraïbes sont une zone de paix et qu’aucun conflit dans la région ne saurait être réglé par les armes.
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