Déclaration
Résumé
Après avoir exprimé sa sympathie au Gouvernement et au peuple du Mexique suite au séisme meurtrier d’hier, M. HENRY VAN THIO, Vice-Président du Myanmar, a estimé que l’intensité et la fréquence des catastrophes naturelles sont la preuve des changements climatiques, une réalité qui « menace notre planète ». Sujet à des tempêtes, à des inondations et à des sécheresses, le Myanmar est un pays « hautement vulnérable », a-t-il poursuivi, avant de souligner que son pays vient de déposer les instruments de ratification de l‘Accord de Paris sur les changements climatiques et de l’Amendement de Doha au Protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Hier, a-t-il rappelé, la Conseillère d’État a informé le corps diplomatique des efforts du Gouvernement visant la réconciliation nationale et la paix. Elle s’est réjouie des progrès réalisés ces 18 derniers mois, sans cacher les défis qui restent à relever. S’agissant de l’État de Rakhine, elle a souligné que le Myanmar « partage les préoccupations » de la communauté internationale face aux déplacements et aux souffrances « de toutes les communautés » touchées par le dernier cycle des attaques terroristes. Elle a aussi souligné que « nous condamnons toutes les violations des droits de l’homme et les actes de violence illégaux ». Le Myanmar, a assuré le Vice-Président, est déterminé à rétablir la paix, la stabilité et l’état de droit dans tout le pays. Les forces de sécurité ont d’ailleurs reçu l’ordre de s’en tenir strictement au Code de conduite dans leurs opérations sécuritaires, de faire preuve de retenue et de prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter les « dommages collatéraux ». Les violations des droits de l’homme et tous les autres actes qui compromettent la stabilité, l’harmonie et l’état de droit seront traités conformément aux normes strictes de la justice. Nous ressentons profondément les souffrances de toutes les personnes qui ont été piégées dans ce conflit », a ajouté le Vice-Président.
La situation dans l’État de Rakhine est une priorité du Gouvernement qui s’efforce de restaurer la paix et la stabilité et de promouvoir l’harmonie entre les communautés, a poursuivi M. Van Thio. Le Comité central sur la mise en place de la paix, de la stabilité et du développement de l’État de Rakhine, que préside la Conseillère d’État elle-même, a d’ailleurs été créé le 30 mai 2016 pour répondre aux besoins spécifiques de l’État. En août 2016, la Conseillère d’État a aussi mis en place une Commission présidée par M. Kofi Annan pour conseiller le Gouvernement sur des solutions durables à la situation « complexe » de l’État de Rakhine. Nous faisons tout, a affirmé le Vice-Président, pour assurer le développement de l’État de Rakhine tout en assurant la paix, la stabilité et la cohésion sociale. Ce n’est pas une tâche facile, a avoué le Vice-Président, en invoquant la profonde méfiance qui s’est enracinée depuis des décennieS et qu’il faut faire disparaître progressivement.
Nous aurions voulu, a-t-il dit, vous faire part des progrès dans la mise en œuvre des recommandations de la Commission Kofi Annan mais c’est « avec un grand regret» que j’ai dû parler de la situation actuelle après les dernières attaques des terroristes de l’Armée du salut des Rohingya de l’Arakan (ARSA), le mois dernier, lesquelles attaques ont été à l’origine de la nouvelle vague de violence dans la région, donnant lieu à des pertes en vies humaines, à des souffrances généralisées et à des déplacements massifs « de toutes les communautés » et pas seulement les musulmans et les Rakhine. Or, le monde continue d’ignorer les autres minorités, s’est étonné le Vice-Président. Le Gouvernement du Myanmar est vivement préoccupé par la situation actuelle dans l’État de Rakhine, a-t-il précisé, et reconnaît l’ampleur du problème ». Mais la situation s’est améliorée, aucune attaque n’a été signalée depuis le 5 septembre, s’est réjoui M. Van Thio, avant de s’interroger sur les raisons de l’exode des populations musulmanes vers le Bangladesh. Mais ce qui est moins connu, c’est que la majorité a décidé de demeurer dans ses villages.
Le Vice-Président s’est dit heureux d’annoncer la mise sur pied d’un comité chargé de mettre en application les recommandations de la Commission Kofi Annan. Pour assurer « transparence et redevabilité », le comité est tenu de publier un rapport d’étape tous les quatre mois. Le Myanmar s’est aussi doté d‘un conseil consultatif composé d’éminentes personnalités du pays mais aussi de l’étranger. À présent, c’est l’aide humanitaire qui est la priorité, une aide qui sera distribuée sans discrimination et pour laquelle le Gouvernement a débloqué des fonds importants. Ce dernier a aussi mis en place un nouveau mécanisme, en coopération avec la Croix-Rouge, qui a déjà commencé son action humanitaire. En outre, le Gouvernement s’efforce de renforcer ses relations avec le Bangladesh et comme l’a dit hier la Conseillère d’État, le pays se prépare au processus de vérification des réfugiés.
Le terrorisme ne doit pas nous empêcher de développer une stratégie à long terme pour résoudre les problèmes de l’État de Rakhine, a ajouté le Vice-Président. Les recommandations de la Commission Kofi Annan nous offrent une feuille de route claire et le comité de mise en œuvre, qui a commencé son travail la semaine dernière, ne manquera d’inviter les observateurs étrangers pour témoigner des programmes. L’engagement du Myanmar en faveur de la paix est aussi fort maintenant qu’il y a un an, lorsque que Daw Aung San Suu Kyi s’est adressée à vous pour la première fois du haut de cette tribune, a promis le Vice-Président.
S’agissant du processus de paix dans l’ensemble du pays, il a rappelé que la Conférence de paix de l’Union a tenu sa deuxième session en mai. À cette occasion, les représentants du Gouvernement, des militaires, des groupes ethniques armés et des partis politiques se sont entendus sur 37 principes portant sur des questions politiques, économiques, sociales et environnementales. Toutefois, a-t-il conclu, la route vers la paix, la prospérité et la démocratie demeure « longue et sinueuse », et le Myanmar aura besoin de l’appui de la communauté internationale pour y parvenir.
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