Déclaration
Résumé
L’archevêque PAUL RICHARD GALLAGHER, Secrétaire pour les relations avec les États du Saint-Siège, a salué la priorité accordée à « l’être humain » dans le débat de la soixante-douzième session de l’Assemblée générale, une priorité pour le Saint-Siège. Cela ne signifie pas seulement le protéger de crimes haineux, mais aussi le mettre en avant dans les engagements nationaux et internationaux, qu’ils soient géopolitiques ou économiques et sociaux. Il s’agit de protéger la dignité de la personne ainsi que ses droits humains et libertés fondamentales, y compris le droit à la vie et à la liberté de culte. Pour lui, ces deux droits sont indivisibles des autres droits et libertés fondamentales comme le droit à l’alimentation, à l’eau, à un environnement sûr et au travail.
Grâce au Programme de développement durable à l’horizon 2030 et à l’Accord de Paris, la communauté internationale s’est engagée à prendre des mesures efficaces pour éliminer les causes profondes des problèmes graves auxquels font face les gens dans le monde. Lors de son adoption, le pape François a vu dans le Programme 2030 un « signe d’espoir ». Il avait toutefois mis en garde l’ONU et la communauté internationale contre « le piège du nominalisme des déclarations ». Il ne faut pas baisser la garde tant que les engagements juridiques et les promesses politiques n’ont pas été tenus et traduits concrètement. Pour le Saint-Siège, le respect de la Convention-cadre sur les changements climatiques et de l’Accord de Paris ainsi que la mise en œuvre du Programme permettraient à tous les pays de réellement œuvrer pour la paix, et d’abandonner le jeu dangereux des menaces mutuelles.
L’archevêque a rappelé que, chaque année, les églises chrétiennes célèbrent ensemble, le 1er septembre, la « Journée mondiale de prière pour la protection de la Création » pour sensibiliser l’opinion publique mondiale à la notion que la Terre nous a été confiée comme un cadeau sublime et que nous en partageons la responsabilité. Pour le Saint-Siège, tout dommage infligé à la planète est un dommage infligé à l’humanité, et il est impératif de s’éloigner d’une conception purement utilitaire de la planète Terre et d’opter résolument pour un développement durable intégral. En effet, améliorer les conditions climatiques ne sera possible que si nous reconnaissons la nécessité de changer notre perception du monde. Le pape l’a souligné dans son encyclique Laudato Si: « Comme nous sommes capables du pire, nous sommes également capables du meilleur, trouver à nouveau le bien et prendre un nouveau départ ».
Par ailleurs, le Saint-Siège se félicite de l’accent placé par le Secrétaire général sur la diplomatie préventive. La prévention suppose avant tout le rétablissement de la confiance de l’humanité dans le dialogue. Tous les pays devraient prendre du recul et renoncer à la tendance actuelle de l’escalade militaire, a estimé l’archevêque. « Tous les moyens politiques et de médiation doivent être déployés pour éviter l’innommable », a-t-il insisté. Il est également revenu sur l’engagement relatif à la responsabilité de protéger les populations de génocides, crimes de guerre, nettoyages ethniques et crimes contre l’humanité, pris en 2005 lors du Sommet mondial de l’ONU.
L’archevêque a également fait part des préoccupations du Saint-Siège par rapport à la situation en Syrie, au Yémen, en République démocratique du Congo (RDC) et au Venezuela, en appelant à faire cesser la violence et permettre une désescalade des tensions politiques. Il a également mis l’accent sur « l’autre type de guerre », à savoir celle de la lutte contre le commerce des stupéfiants.
La protection des personnes n’est possible que dans la paix, a-t-il poursuivi, or elle doit également être assurée en cas de conflit armé. Les conflits armés actuels ont prouvé, selon lui, les limites de l’ordre international et ont poussé des millions de personnes à devenir des réfugiés. Pour le pape, « la guerre est bien la négation de tous les droits », et nous sommes tous responsables des centaines de millions de personnes déplacées et des réfugiés des conflits et catastrophes naturelles. « Notre humanité commune nous incite tous à accueillir, protéger et intégrer les réfugiés et les migrants », a exigé l’archevêque, invoquant la solidarité avec ceux dans le besoin et l’apport des migrants à une société. Il a réitéré l’engagement du Saint-Siège en faveur des futurs pactes mondiaux sur les réfugiés et pour des migrations sûres, régulières et ordonnées.
Il a insisté sur le fait que la plupart des migrants n’auraient pas quitté leur pays s’ils avaient pu y vivre dans la paix et y trouver des opportunités économiques. Dès lors, en négociant ces pactes, il ne faut pas se limiter « à les confiner dans des camps » mais s’attaquer aux causes profondes qui les ont poussés à quitter leur pays, a-t-il poursuivi.
Enfin, il a qualifié de « criminelle » la traite des personnes, un phénomène qui accompagne souvent les migrations massives et qui est exacerbé par la corruption de fonctionnaires et autres personnes qui cherchent à s’enrichir à tout prix. Le pape François a appelé ce fléau « une plaie béante de l’humanité », au cœur duquel se trouve l’indifférence totale pour la dignité de son prochain. Nous concentrer à nouveau sur l’être humain passe par un appui à la lutte contre la traite et d’autres formes d’esclavage, a conclu l’archevêque.
Déclaration complète
Lire la déclaration complète, en PDF.
Photo
Sessions antérieures
Accéder aux déclarations faites lors des débats généraux des années passées.