Déclaration
Résumé
M. NICOS ANASTASIADES, Président de Chypre, a estimé que l’un des principes les plus importants de la Charte des Nations Unies était le respect de l’indépendance, l’intégrité territoriale et la souveraineté de chaque État Membre. « L’un des pays qui, malheureusement, continue de souffrir des conséquences de la violation flagrante des principes fondamentaux de l’ONU est mon pays, la République de Chypre, qui depuis l’invasion militaire par la Turquie, en 1974, demeure sous son occupation », a déploré le Président.
Selon lui, le « prétexte » avancé à l’époque par la Turquie pour lancer cette « invasion » était la restauration de l’ordre constitutionnel, suite à la tentative de coup d’État contre le Président de la République chypriote orchestrée par la junte militaire au pouvoir en Grèce. « Je me réfère délibérément à un prétexte, car, au lieu de restaurer l’ordre constitutionnel, la Turquie a occupé 37% du territoire chypriote, déplaçant de force plus d’un tiers de la communauté chypriote grecque de sa terre ancestrale, au prix de milliers de morts, alors que depuis 1974, plus d’un millier de Chypriotes grecs sont toujours portés disparus », a-t-il dénoncé.
M. Anastasiades a ajouté que la Turquie a également fait usage de la force pour contraindre « nos compatriotes chypriotes turcs » à quitter le territoire sous le contrôle du Gouvernement chypriote, « dans lequel ils résidaient pacifiquement », en direction des zones « occupées par la Turquie ».
« Mon but n’est pas de rejeter la faute sur quelqu’un d’autre », a affirmé le Président. « Au contraire, je souhaiterais véritablement être en mesure de vous dire que ma vision pour parvenir à un règlement, comme je l’ai souligné de manière répétée à ce podium, s’est matérialisée. » Or, a-t-il déploré, en dépit d’efforts « constructifs » pour réaliser des progrès, le dernier cycle de pourparlers lancé en mai 2015, qui a culminé en juillet 2017 à Crans-Montana, en Suisse, se trouve désormais dans l’impasse. M. Anastasiades a attribué « exclusivement » la responsabilité de cette situation à la « position intransigeante » de la Turquie, qui tente selon lui de faire de Chypre un « protectorat turc », au lieu de contribuer à en faire un État indépendant et souverain.
À l’appui de cette conviction, le Président a rappelé que, lors de la Conférence sur Chypre lancée en 28 juin 2017, le Secrétaire général avait formulé un cadre de négociation composé de six groupes thématiques, dont le retrait des troupes étrangères du territoire chypriote. Or, selon M. Anastasiades, « en flagrante contradiction avec le cadre du Secrétaire général », la Turquie a adopté une position « inflexible » qui insistait sur le maintien du Traité de garantie, du droit d’intervention et d’une présence militaire permanente.
Dans son discours à l’Assemblée générale, a poursuivi M. Anastasiades, le Président de la Turquie a prétendu que l’échec des négociations de Crans-Montana incombait à la position « incompréhensible » de la partie chypriote grecque. « Est-il incompréhensible d’aspirer à l’établissement d’un État indépendant et souverain, sans garanties étrangères ou droit d’intervention par un pays tiers et sans la présence de troupes étrangères? » , s’est-il interrogé.
Malgré sa déception, le Président a réaffirmé sa volonté de mettre fin au « statu quo inacceptable » actuel et d’instaurer un « État dirigé par les Chypriotes pour les Chypriotes ». Pour ce faire, il s’est dit prêt à reprendre « immédiatement » les négociations, conformément au cadre établi par le Secrétaire général et aux résolutions pertinentes de l’ONU. Pour éviter les erreurs passées et faire en sorte de convoquer une nouvelle Conférence sur Chypre, il a insisté sur l’importance des préparatifs et la nécessité, pour toutes les parties prenantes, de disposer d’une volonté politique forte. Dans cette perspective, M. Anastasiades a estimé que la rétrocession et la réinstallation de Varosha contribuerait à instaurer un climat propice à la reprise des négociations. « En conclusion, j’exhorte une nouvelle fois la Turquie et nos compatriotes chypriotes turcs à réaliser que seuls le respect mutuel et les compromis, et non l’obsession obsolète envers des pratiques vouées à l’échec, nous permettrons de parvenir à un règlement viable et durable », a déclaré le Président.
« Comment oublier que, chaque jour, dans mon pays, en Afrique et dans d’autres pays de cette planète, des femmes et des hommes continuent de perdre la vie par manque de soin et de nourriture? » a demandé.
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