Déclaration
Résumé
M. VLADIMIR MAKEI, Ministre des affaires étrangères du Bélarus, a appelé à réunir les acteurs clefs de la scène internationale, à savoir la Chine, la Fédération de Russie, les États-Unis et l’Union européenne, autour d’un dialogue pour définir une vision stratégique visant à bâtir de nouvelles relations internationales constructives dans le but de remplacer la situation de « fragmentation politique » consécutive à la fin de la guerre froide. Le Bélarus est prêt à accueillir un tel conclave, dans la même perspective que celle ayant guidé les accords de Minsk visant à mettre fin au conflit en Ukraine, a-t-il indiqué. Il a reconnu que cette idée pourrait apparaître irréaliste aux yeux de certains, mais a fait observer que c’est le même sentiment qui était partagé il y a trois ans quand le Président du Bélarus avait requis l’envoi de soldats de la paix en Ukraine, une éventualité qui est actuellement discutée au sein des Nations Unies.
Le Ministre a aussi relevé que la mondialisation, la seconde grande tendance mondiale de l’heure à côté de la fragmentation politique, a conduit le monde vers une ère où la pauvreté reste de mise tandis que les inégalités ne cessent de croître. Il a imputé cette situation au fait que l’économie mondiale n’est pas guidée par une approche « gagnant-gagnant », mais plutôt par le triomphe des intérêts des grandes entreprises au détriment de ceux des populations. M. Makei a vu dans l’intégration régionale la clef du succès, celle-ci ne laissant pas de place à la fragmentation politique. Il a même appelé à une « intégration des intégrations », afin de rassembler les divers processus d’intégration engagés dans diverses régions du monde. Il a ensuite dit l’engagement du Bélarus à prendre part à l’initiative « Une ceinture, une route » promue par la Chine, y voyant une nouvelle forme de multilatéralisme économique.
Poursuivant son intervention, le Ministre a estimé qu’à cette époque de fragmentation politique, les Nations Unies pourraient servir de force d’union du système des relations internationales dans son ensemble. Il a estimé que les succès futurs des Nations Unies seront fonction de la transparence des réformes que le Secrétaire général entend mener. Il a souhaité voir des réformes inclusives qui tiennent compte de la voix de chaque État Membre. Mais la plus grande réforme à effectuer concerne nos attitudes vis-à-vis de l’Organisation, a-t-il ajouté, expliquant que les États Membres doivent regagner ce sentiment que l’Organisation leur appartient, un sentiment perdu, a-t-il regretté. Pour le Ministre du Bélarus, la véritable réforme des Nations Unies verra le jour lorsque les États créeront ensemble les conditions nécessaires pour faire de l’Organisation un outil pratique de résolution pacifique des différends.
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