Déclaration
Résumé
Cinq ans après son adhésion à l’ONU, mon pays a de nouveau connu un conflit a expliqué M. TABAN DENG GAI, Premier Vice-Président du Soudan du Sud. Cette fois, il s’agissait d’un conflit du pays avec lui-même parce que « nous, les dirigeants, n’avons pas réussi à nous mettre d’accord sur la manière de gérer les défis internes de gouvernance et de leadership au sein de notre parti, le M/APLS ». Après de deux ans, et avec l’aide de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), de l’Union africaine, de l’Union européenne, de la Troïka, de la Chine, nous avons signé un accord sur le règlement du conflit en août 2015, lequel est en train d’être appliqué. C’est pendant cette mise en œuvre que l’ancien Président du M/APLS dans l’opposition a choisi de déclencher un autre conflit du 7 au 11 juillet dernier, pour s’emparer du pouvoir. Heureusement, ses forces ont été défaites et il s’est décidé à fuir Juba, abandonnant l’Accord et sa mise en œuvre.
L’ayant remplacé, a dit le Vice-Président, je suis ici pour vous dire que, cette fois-ci, nous sommes plus que jamais déterminés à faire avancer le pays vers la paix et le développement. Aujourd’hui, la situation au Soudan du Sud est stable et pacifique, a-t-il assuré, ajoutant que le Gouvernement fonctionne et que la vie revient à la normale même si la nation traverse une crise économique grave liée au dernier conflit et à la chute du cours du pétrole. M. Deng Gai a également assuré que son pays et le Soudan sont sur le point de se réconcilier et de normaliser leurs relations.
Le Vice-Président s’est laissé aller à une réflexion. La plupart du temps, a-t-il estimé, nous prenons des décisions individuellement et parfois collectivement pour résoudre telle ou telle situation. Mais parfois, notre action donne un résultat en tout point semblable à celui que nous voulions éviter, oubliant que certains leaders, rejetant nos interventions, ont le pouvoir de tout saboter. L’idée, s’est expliqué le Vice-Président, est que nos interventions ne produisent pas toujours l’effet escompté. J’ai tendance à croire, a-t-il avoué, que le problème tient au fait que, comme Organisation mondiale, nous échouons à écouter ou tout simplement refusons d’écouter l’avis de ceux qui viennent des pays où nous voulons justement améliorer la situation. L’élan universel pour transformer le monde ne donnera rien si nous ne nous écoutons pas les uns les autres. Il est essentiel de travailler ensemble pour régler les questions pressantes du terrorisme, des conflits, de la migration, des changements climatiques, de la prolifération nucléaire, du racisme ou de l’insécurité alimentaire.
Les postures de supériorité ou de paternalisme, déguisées en promotion de la démocratie, des droits de l’homme, de la liberté et de la justice peuvent aisément conduire à des crises graves déclenchées par la résistance farouche des parties concernées, a averti le Vice-Président.
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