Déclaration
Résumé
M.HASSAN ROUHANI, Président de la République islamique d’Iran, a fait observer que lorsque les terribles attaques terroristes du 11 septembre avaient frappé New York, nul n’aurait imaginé que cela allait être suivi de catastrophes énormes et conduire à une guerre dévastatrice au Moyen-Orient et à une insécurité croissante dans le monde entier. Aujourd’hui, l’une des questions les plus pressantes pour les instances internationales devrait être de comprendre pourquoi nous nous en trouvons là, et quelles sont les approches, politiques et actions erronées qui ont ouvert la voie à ce niveau d’insécurité. La sécurité est devenue un problème véritablement international alors que les grandes puissances ne concentrent leurs efforts que sur des méthodes de répression et d’intervention militaire sous prétexte de créer un environnement plus sûr pour leurs citoyens. La genèse de l’extrémisme violent au-delà des frontières pourrait être attribuée aux stratégies sécuritaires des grandes puissances au cours des 15 dernières années mais, a prévenu le Président iranien, le fait d’assurer la sécurité dans une région au prix de l’insécurité dans d’autres régions du monde est voué à l’échec. M. Rouhani a dénoncé le recours à la religion pour justifier le terrorisme et la violence extrême.
Aujourd’hui, les discours de haine au Moyen-Orient et en Afrique du Nord se répandent à une vitesse surprenante, et la région subit des destructions de grande ampleur, a regretté le Président iranien. En Syrie, en Iraq et au Yémen la violence, les souffrances et la terreur se poursuivent et les Palestiniens continuent d’être des victimes de politiques injustes et discriminatoires. Pour que la région puisse inverser cette tendance dangereuse et s’engager sur la voie du développement et de la stabilité, il faut que certains pays cessent de bombarder leurs voisins et renoncent à financer certains groupes takfiris tout en acceptant leur responsabilité et en tirant les leçons du passé, a estimé M. Rouhani. « Si le Gouvernement saoudien souhaite réellement mettre en œuvre sa vision du développement et de la sécurité régionale, il doit mettre un terme à ses politiques séparatistes, arrêter de répandre des idéologies haineuses et de bafouer les droits des pays voisins, accepter sa responsabilité pour la protection de la vie et de la dignité des pèlerins et établir des relations avec les pays de la région sur la base du respect mutuel et de la redevabilité », a insisté le Président iranien.
« Nous ne pourrons pas combattre les réseaux terroristes et criminels sans véritables démocraties dans notre région et sans mettre en œuvre des approches participatives aux niveaux national et transnational ». Pour M. Rouhani, les pays de la région peuvent construire un avenir commun en puisant dans leurs histoires et cultures communes et en isolant les groupes terroristes. Il ne faut en aucun cas tolérer « qu’une région comme la nôtre court à nouveau le risque d’un démembrement comme celui que nous avons connu il y a près d’un siècle ». L’Iran s’oppose à toute forme de sectarisme, a-t-il affirmé, en rappelant que le peuple musulman, qu’il soit shiite ou sunnite, a vécu ensemble en paix et en harmonie depuis des siècles. Malgré les difficultés actuelles, il doit avoir confiance en l’avenir et en veut pour preuve l’expérience acquise par son pays avec le Groupe des 5+1 et le succès du plan d’action global commun (JCPOA) qui témoigne des succès possible si l’on fait preuve de modération et lorsqu’on favorise le dialogue. Cet accord est à la fois politique et représente une démarche novatrice pour résoudre pacifiquement les crises et conflits dans le monde. Pour le Président iranien, il ne faut jamais oublier que les pressions et les menaces « illégales » contre le peuple iranien ont toutes été vouées à l’échec. Aujourd’hui, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et le Conseil de sécurité ont reconnu la nature pacifique du programme nucléaire iranien. Pour M. Rouhani, les États-Unis sont pleinement conscients qu’il s’agit d’un accord multilatéral et que tout manquement de leur part à le respecter représenterait un acte international illicite auquel la communauté internationale objecterait.
Huit mois après la levée des sanctions « cruelles », l’économie iranienne montre une nette amélioration avec un taux de croissance de plus de 4% et une baisse significative de son taux d’inflation, a souligné le Président Rouhani, en précisant que l’Iran avait pratiquement retrouvé son niveau de production et d’exportation pétrolière précédant la date des sanctions. L’Iran est l’un des rares pays producteurs de pétrole à avoir été en mesure de faire face au choc pétrolier en 2014, a-t-il dit, en assurant que son taux de croissance devrait atteindre 5% en 2016.. Concluant sur une note positive, M. Rouhani s’est dit convaincu que la modération était le mot clef pour combattre l’extrémisme et faire triompher la paix.
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