Déclaration
Résumé
M. OMAR ABDIRASHID ALI SHARMARKE, Premier Ministre de la Somalie, a rappelé que son pays a été l’un des premiers Membres africains des Nations Unies. Il y a 25 ans, la Somalie a eu son propre « printemps arabe » avant le phénomène qui a déferlé dans le monde arabe au cours des dernières années écoulées, a-t-il poursuivi, soulignant que le monde a ainsi vu les risques encourus lorsque l’on ne répond pas comme il se doit aux doléances de la société. Après avoir compati avec les pays arabes et musulmans, le Chef du Gouvernement somalien a indiqué que le thème de cette année « paix, sécurité et droits de l’homme », correspond à celui de son propre gouvernement alors que la nouvelle Somalie s’efforce de prendre forme et de « sortir des ténèbres ». Présentant une image forte de son pays, loin de celle, trop commune, du conflit dans lequel elle était plongée depuis deux décennies, M. Sharmarke s’est enorgueilli de ce que la Somalie soit le pays d’un peuple fier et industrieux. « En dépit de l’adversité, nous sommes devenus des athlètes de renommée mondiale, des économistes, des écrivains, poètes, musiciens, entrepreneurs et inventeurs », a-t-il déclaré, rappelant que même sans gouvernement, le monde des affaires a continué à fonctionner.
Le Premier Ministre somalien a déclaré que la reconstruction de son pays, des institutions publiques plus particulièrement, était une priorité, conformément à la Vision 2016. Des progrès considérables ont été accomplis: trois nouveaux États intérimaires ont été formés, la population est consultée en vue de l’organisation d’élections libres et démocratiques, et des commissions ont été constitutionnellement établies pour garantir la redevabilité. À cet égard, M. Sharmarke a insisté sur le caractère transparent et inclusif du système électoral, rappelant que la Somalie a été le premier pays d’Afrique où un président démocratiquement élu a perdu les élections suivantes et a cédé le pouvoir avec grâce. « Cette histoire doit définir notre avenir », a-t-il affirmé.
Il a toutefois averti qu’une insurrection active est encore à l’œuvre, signalant au passage que l’an dernier, avec l’appui des forces de l’Union africaine, la plupart des grandes régions de la Somalie ont été libérées d’Al-Chabab. Cependant, les soldats somaliens sont sous-payés, mal-nourris et mal équipés alors qu’on leur demande de mettre leur vie en danger pour sauver leur pays. Il a souligné, à cet égard, qu’il faut investir afin de rendre les forces de police et de sécurité plus professionnelles. Notant que les femmes avaient trop souffert du conflit « brutal », il a assuré –en tant que père et mari- vouloir « battre en brèche le terrorisme », avant d’attirer l’attention sur le sort des réfugiés somaliens et migrants sans papiers vivant encore dans des camps provisoires, soit depuis plus de 25 ans pour certains. Dans ce contexte, il a exhorté la communauté internationale à trouver des solutions durables.
Enfin, le Premier Ministre, critique à l’égard de certaines ONG, a déclaré: « nous ne voulons pas de charité, nous voulons des investissements directs », avant de proposer une sorte de Plan Marshall pour la Somalie, baptisé « Grand Plan de développement », qui consistera essentiellement en la reconstruction sociale et des infrastructures sociales et sera aligné sur les nouveaux objectifs de développement durable.
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