Déclaration
Résumé
« Aucune raison » de se réjouir 70 ans après la création de l’ONU, a estimé M. PETER SZIJJARTO, Ministre des affaires étrangères et du commerce de la Hongrie, en énumérant les nombreux défis auxquels est confrontée l’Europe, dont un conflit en Ukraine depuis deux ans et une myriade de « conflits gelés » menaçants. L’Union européenne se heurte actuellement « au plus dur conflit » depuis sa création avec l’arrivée massive de migrants, « sans trouver encore les bonnes réponses » car il n’y a « pas de consensus en Europe ni dans le monde sur l’ampleur, le volume et la nature de ces migrations », a-t-il indiqué.
La crise est beaucoup plus « complexe » qu’une crise de réfugiés car elle implique aussi des « migrants économiques et des combattants étrangers ». Cette situation, la pire depuis la création du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), avec 60 millions de personnes qui ont fui cette année dans le monde, est notamment « due à des mauvais choix politiques ». Le résultat est qu’une partie importante du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord est déstabilisée et que face à l’État islamique qui progresse, la Coalition internationale n’a obtenu que des « succès limités ». Or, sans rétablir la paix en Syrie, qui passe « par la négociation », le flux migratoire ne cessera pas, a prévenu le Ministre, en insistant: « il n’y aura pas de paix réelle sans accord et sans coopération entre la communauté transatlantique et la Fédération de Russie ».
En même temps, la communauté internationale doit lutter contre un autre défi, les changements climatiques qui encouragent de nouveaux mouvements migratoires. Ces mouvements massifs ont déjà commencé dans le monde et appellent « une réponse mondiale et une implication mondiale », a-t-il martelé, notant que « l’Union européenne supporte actuellement la plus grande partie » du fardeau et risque « elle-même d’être déstabilisée ». « Si nous ne pouvons maitriser nos frontières, nous allons nous retrouver sans défense », a prévenu le Ministre, en appelant à la mise en place d’une « force conjointe de l’Union européenne pour protéger les frontières extérieures du continent ».