Déclaration
Résumé
M. LUIS ALMAGRO LEMES, Ministre des relations extérieures de l’Uruguay, faisant un sombre état des lieux dans le monde, a déclaré sans équivoque que les Nations Unies avaient échoué car elles avaient failli dans leur dimension éthique. Certes, il y a eu des documents et des réunions mais ce qui a fait défaut, ce sont des solutions pour les peuples, a-t-il déclaré, encourageant à embrasser une éthique collective capable d’intégrer la diversité et de libérer par la démocratie et la participation.
Il a souligné avec force que la définition des objectifs de développement durable doit s’articuler autour de l’élimination de la pauvreté, et être fortement ancré sur les droits de l’homme et la reconnaissance des droits. À titre d’exemple, M. Almagro Lemes a indiqué que, depuis 2004, le taux de pauvreté avait chuté de 39,9% à 12,4%, et l’indigence, de 4,5% à 0,5%, grâce à un plan national ciblant la population en situation d’indigence, la scolarisation et les contrôles de santé.
Insistant sur l’égalité, sans laquelle le développement serait dénué de sens, il a fait un plaidoyer en faveur des groupes les plus vulnérables et de l’élimination de toutes les formes de discriminations, y compris celles fondées sur le sexe, le statut migratoire ou encore l’orientation sexuelle. Il a rappelé à ce propos que l’Uruguay avait adopté la loi sur l’égalité devant le mariage et celle sur l’union concubine, et faisait partie du Groupe de défense des droits des LGBT à New York, qui a organisé une réunion ministérielle sur les droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres.
Il a rappelé en outre aux États Membres leur engagement en matière de migration et de développement, soulignant qu’il leur incombait d’améliorer la façon dont le thème des droits de l’homme était abordé, avec un accent particulier sur ceux des femmes et des enfants. Le chef de la diplomatie uruguayenne a aussi soutenu la lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles à travers la coopération internationale et le transfert technique. Il a fait un plaidoyer appuyé contre le tabagisme, l’inactivité physique, les régimes alimentaires déséquilibrés et l’abus de la consommation d’alcool.
Il a rappelé d’autre part que dans le cadre de réponses efficaces en matière de santé publique qui respectent les droits de l’homme, l’Uruguay avait légalisé, en 2013, la vente du cannabis, adoptant de la sorte un modèle alternatif de régulation pour combattre le narcotrafic et ses méfaits au sein de la société. Cette nouvelle politique de santé est censée constituer une nouvelle pièce dans l’échafaudage de santé-droits de l’homme visant à éviter que les citoyens soient exposés à un « marché ennemi de tous, anonyme, dangereux et hostile » et à restituer à l’État le contrôle des espaces clandestins marqués jusqu’à présent par la criminalité et la sous-culture du délit, a-t-il expliqué.
Le Ministre des relations extérieures de l’Uruguay a déclaré, d’un autre côté, que la sécurité alimentaire était au centre de l’ordre du jour du développement de l’Uruguay, convaincu que la situation critique actuelle provient de causes structurelles qui doivent être résolues d’urgence et d’une manière collective. Ainsi, la faim dans le monde n’est pas un problème conjoncturel mais structurel. « La faim est le prix d’une mauvaise politique due à une distribution injuste de la richesse », a-t-il estimé, en appelant à mettre fin à la spéculation financière représentée par les « fonds vautours ».
À ce propos, le Ministre a jugé indispensable que les pays puissent compter sur une restructuration de leur dette souveraine dans des conditions prévisibles, inaltérables, justes et sans affecter leur développement et le bien-être des pays et de leurs peuples.
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