Déclaration
Résumé
M. WALID AL-MOUALLEM, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et des expatriés de la République arabe syrienne, a rappelé que, depuis trois ans et demi, son pays ne cessait de lancer des avertissements pour éviter les « transformations importantes » qui ont eu lieu ces derniers mois. Il a estimé que ces évènements étaient bien plus dangereux que les crises politiques et économiques mondiales. « Nous avons dit que le terrorisme qui frappe la Syrie ne resterait pas à l’intérieur des frontières syriennes car le terrorisme ne connaît pas de frontières », a-t-il dit en qualifiant l’État islamique d’Iraq et du Levant d’« organisation terroriste la plus dangereuse du monde en termes de financement et de brutalité ».
« N’est-ce pas le moment de la vérité et de reconnaître que l’État islamique d’Iraq et du Levant, le Front al-Nosra et les autres groupes affiliés à Al-Qaida ne vont pas se cantonner à l’intérieur des frontières de la Syrie et de l’Iraq, mais vont s’étendre partout où ils peuvent, en commençant par l’Europe et l’Amérique? » Le Vice-Premier Ministre a invité la communauté internationale à unir ses efforts pour faire front à ces organisations. « Ces organisations elles-mêmes ont rassemblé des extrémistes de partout dans le monde pour les entraîner et les armer, avant de les déployer dans leurs pays d’origine pour qu’ils disséminent leur idéologie et le terrorisme. »
« Mieux vaut tard que jamais », a reconnu M. al-Mouallem, en évoquant la résolution adoptée par le Conseil de sécurité le 15 août dernier. Il a cependant regretté l’absence de détermination pour appliquer de texte. Il a dénoncé une politique de deux poids, deux mesures de la part du Gouvernement américain qui, selon lui, ne cherche qu’à promouvoir son propre agenda politique. On ne peut pas combattre le terrorisme si on n’applique pas les résolutions des Nations Unies, a-t-il averti, avant de plaider en faveur de l’assèchement des ressources du terrorisme. À cet égard, il a prévenu des risques qu’il y avait à se battre sur le plan militaire tout en continuant, pour certains États, à soutenir les groupes terroristes.
« Mettons, ensemble, un terme à l’idéologie des terroristes et à ceux qui les exportent. Mettons, en même temps, la pression sur les pays qui se sont joints à la coalition menée par les États-Unis pour qu’ils cessent de soutenir les groupes terroristes armés ». Le Vice-Premier Ministre a expliqué que ce n’est que dans ces conditions que la lutte militaire contre le terrorisme serait efficace.
Passant à la crise syrienne, il s’est dit convaincu que seule une solution syrienne, sur le territoire syrien, pouvait aboutir, regrettant l’échec de la deuxième Conférence de Genève, à cause du manque de crédibilité de l’opposition. Il a rappelé la tenue récente de l’élection présidentielle et appelé à respecter cette expression de la volonté du peuple syrien. La solution politique en Syrie doit être trouvée avec une opposition qui recherche la prospérité, la stabilité et la sécurité de la Syrie, a-t-il dit. « Une opposition qui ait des racines profondes en Syrie et non dans des hôtels et des capitales occidentales. »
Le Vice-Premier Ministre a ensuite parlé de la situation humanitaire dans son pays en se plaignant des « sanctions inhumaines imposées par l’Union européenne et les États-Unis qui aggravent les conditions de vie des civils ». Concernant les Syriens qui ont trouvé refuge dans des camps de pays voisins, des camps qui s’apparentent selon lui à des camps d’entraînement militaire ou à des lieux de détention, il les a invités à revenir en Syrie. Il leur a garanti un retour en toute sécurité et des conditions de vie décentes.
M. al-Moualem a ensuite rejeté les actions menées par Israël pour changer la nature, la géographie et la démographie du Golan syrien occupé. Il a aussi soutenu les droits inaliénables du peuple palestinien. Sur le plan du désarmement, il a rappelé que son pays avait adhéré à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques et rempli ses obligations à ce titre. Il s’est dit attaché à l’instauration d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient, ce qui exige, a-t-il expliqué, l’accession d’Israël à tous les traités qui interdisent ces armes.
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