Déclaration
Résumé
M. HASSAN SHEIKH MOHAMUD, Président de la Somalie, a commencé son intervention en parlant de sa réponse à un journaliste qui lui demandait de décrire la Somalie en 15 secondes. Il lui a répondu que s’il pouvait penser à un problème quelconque, la Somalie l’avait – et souvent, en même temps, la guerre, la piraterie, des groupes terroristes, des inondations, la sécheresse, ou la famine... Cependant, il s’agit là de la Somalie d’hier, celle que l’on montre dans des films comme « Captain Philips ». « Notre Somalie à nous » ne se résume pas à une succession de problèmes, ce n’est pas la Somalie des échecs. « Nous sommes peut-être encore fragiles mais nous ne sommes pas un État battu », a déclaré Sheikh Mohamud. En septembre 2012, au moment de la prise de fonctions du nouveau Gouvernement fédéral, qui est le fruit d’un consensus national, les défis à relever étaient multiples et la tâche était « effrayante ». Tout était une priorité, depuis la sécurité jusqu’aux soins de santé; ou encore de la réforme économique à l’éducation. Il fallait mettre en place les institutions de l’État tout en obtenant des bénéfices immédiats pour le peuple somalien, a expliqué le Président. S’agissant de la lutte contre le groupe terroriste des Chabab, il a assuré que ce groupe connaîtrait une défaite militaire grâce aux efforts conjoints de l’Union africaine et des Forces de l’armée nationale somalienne. Plus de 70% des régions du sud et du centre du pays ont été libérées des Chabab et sont passées sous contrôle du Gouvernement fédéral.
Au cours des deux dernières années, le Gouvernement somalien a jeté les bases de la stabilisation et des réformes à suivre, a dit le Président. Le Gouvernement a formalisé la présence de la Somalie sur la scène internationale et renforcé le dialogue avec les pays voisins. Il a également mis en place des structures de gouvernance et de contrôle et, à ce stade, a dit M. Mohamud, nous nous sentons encouragés par les progrès réels enregistrés à ce jour, qui ont permis de faire passer le pays du statut d’État failli à celui d’État naissant. « Aujourd’hui la Somalie est un pays qui commence à s’unir en tant que nation, derrière la vision qui débouchera sur un État fédéral et uni à l’horizon 2016. », a-t-il affirmé, « mais il faut défendre ces acquis et pérenniser la sécurité ». « Nous gagnons la guerre, mais nous devons aussi gagner la paix », a déclaré le Président expliquant que cela signifiait que les solutions ne peuvent pas se limiter à des interventions militaires. Elles passent inconditionnellement par le dialogue national, la réconciliation et le pardon « qui sont les outils de ceux qui bâtissent des nations ». Il a précisé qu’il restait déterminé à ne pas permettre que des idéologies extrémistes trouvent refuge en Somalie et que les Chabab soient remplacés par d’autres groupes extrémistes. Les solutions doivent être cherchées par le biais de l’état de droit, sans oublier l’importance de la réconciliation politique. Le Président somalien a aussi mis l’accent sur le fait que le terrorisme a une portée mondiale et qu’il faut y répondre au plan international.
Créer une Somalie fédérale et unifiée à l’horizon 2016, signifie la réussite de la réconciliation, l’adoption d’une constitution permanente par référendum, et des élections démocratiques, a expliqué le Président. À cet effet, la Commission d’examen de la Constitution a commencé ses travaux en mai 2014, et la Commission électorale indépendante, chargée du processus garantissant la pleine participation de toutes les autorités fédérales, sera approuvée d’ici à la fin de l’année. Cependant la situation humanitaire en Somalie reste extrêmement préoccupante avec plus de 3,2 millions de personnes dont la survie dépend toujours de l’aide alimentaire. La situation est grave, et la réponse internationale reste sous-financée, alors même que d’ici à la fin de l’année les besoins sont estimés à un demi-milliard de dollars, a regretté le Président Mohamud.
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