Déclaration
Résumé
Mme CATHERINE SAMBA PANZA, Présidente du Gouvernement de transition de la Républicaine centrafricaine, a rappelé que cette session se tient dans un contexte où son pays connaît toujours une situation préoccupante aux plans sécuritaire, humanitaire et économique qui interpelle tous les États Membres. Elle s’est réjouie que ses appels à l’appui aux efforts de transition ne soient pas restés sans réponse puisque des « appuis multiformes nous ont été apportés grâce auxquels le pire a été évité ».
Au titre des avancées perceptibles, elle a salué l’adoption de la résolution 2149 du Conseil de sécurité autorisant le déploiement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Républicaine centrafricaine (MINUSCA), qui a abouti, depuis le 15 septembre dernier, au transfert de l’autorité de la MISCA. Elle a souligné que la réussite de cette Mission dépendra aussi de l’implication, à ses côtés, des forces de défense et de sécurité nationales susceptibles d’apporter un appui pour leur connaissance du terrain. Elle a sollicité « la grande compréhension et la mansuétude » du Comité des sanctions du Conseil de sécurité pour que l’embargo sur les armes soit réexaminé. Mme Samba Panza a également appelé au désarmement de tous les groupes armés, à la réforme du secteur de la défense et de la sécurité et surtout, à la mise en œuvre du programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR), décidé au Forum de Brazzaville qui a abouti à la signature d’un accord.
Dans le domaine humanitaire, bien que le nombre des déplacés internes soit passé de 900 000 à 175 000, la situation reste préoccupante car tributaire de la situation sécuritaire fragile, notamment dans l’arrière-pays. Elle a mis l’accent sur la nécessité de concentrer les efforts sur le retour des 400 000 réfugiés dans les pays voisins et d’améliorer les ressources mobilisées, qui ne couvrent que 48% des besoins humanitaires exprimés.
Rappelant que le taux de croissance du pays a chuté à 36% en 2013, elle a signalé que, dans l’ensemble, les populations éprouvent encore d’énormes difficultés d’accès aux produits de première nécessité en raison aussi des tensions inflationnistes.
S’agissant du dialogue politique et de la réconciliation nationale, elle a mis l’accent sur « le désarmement des cœurs et des esprits », et a indiqué que le premier pas a été franchi à Brazzaville, le 23 juillet 2014, par la signature de l’Accord de cessation des hostilités par tous les acteurs de la crise. « Il est désormais question de poursuivre le processus en terre centrafricaine en donnant d’abord l’occasion aux populations à la base de poser leur propre diagnostic de la situation du pays, assorti de leur vision de l’avenir, et en réunissant ensuite tous les acteur de la crise autour d’une table pour réfléchir au nouveau pacte républicain de refondation de l’État », a proposé Mme Samba Panza.
Sur le plan international, elle a plaidé en faveur d’une plus grande mobilisation de la communauté internationale contre le terrorisme et notamment contre la secte Boko Haram, qui opère au Nigéria et au Cameroun, non loin des frontières de la Centrafrique, et contre la LRA, qui sévit encore sur le territoire de son pays. Elle a attiré l’attention sur la situation des pays sans littoral comme le sien et exhorté à leur accorder une « aide conséquente afin d’alléger le poids lié à leur vulnérabilité économique, tout en facilitant la mise en œuvre du programme d’action d’Almaty ». Enfin, elle a soutenu la position du Maroc sur la question du Sahara, conformément aux résolutions 1754(2007) et 2152 (2014) du Conseil de sécurité.
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