Déclaration
Résumé
M. SERZH SARGSYAN, Président de l’Arménie, a tout d’abord indiqué que le 24 avril prochain les Arméniens à travers le monde commémoreront le centième anniversaire de l’événement le plus tragique de leur histoire, le génocide de 1915. « Ce génocide a constitué un crime contre la civilisation et l’humanité, et sa condamnation inégale a ouvert la voie à d’autres crimes de masse », a-t-il poursuivi. Le Président a tenu à remercier les pays, en les nommant un à un, qui ont reconnu et condamné d’une manière ou d’une autre le génocide arménien. Il a également remercié les États-Unis, l’Union européenne et toutes les personnalités, entités publiques et organisations « qui ont publiquement appelé les choses par leur nom », puisque, a poursuivi M. Sargsyan, « le déni est l’une des phases du crime de génocide ».
Le Président de l’Arménie a affirmé que pendant un siècle les Arméniens ont attendu que la Turquie fasse preuve de courage, regarde sa propre histoire en face et reconnaisse le génocide arménien, afin de « soulager les prochaines générations du lourd fardeau du passé ». « Au contraire, nous continuons d’entendre des messages ambigus, dans lesquels la victime et l’assassin sont mis sur le même pied d’égalité, falsifiant l’histoire », a-t-il affirmé. Il a rappelé que l’Arménie n’avait jamais conditionné la normalisation de ses relations bilatérales avec la Turquie à la reconnaissance du génocide arménien, insistant, au contraire sur les Protocoles de Zurich, dont son pays est à l’origine, et qui sont en attente d’une ratification par le Parlement turc.
« Ankara affirme publiquement qu’il ne ratifiera ses protocoles que lorsque les Arméniens céderont la région du Nagorno-Karabakh, la libre Artsakh, à l’Azerbaïdjan, ce à quoi le peuple de l’Arménie et de l’Artsakh répond souvent ‘ l’enfer avec votre ratification ’ », a déclaré M. Sargsyan. Il a précisé que cette expression, empruntée au langage courant, concentrait la lutte séculaire d’une nation entière et rappelait à tous ceux qui veulent mettre en jeu la terre des autres que la mère patrie est sacrée. « C’est dans ces circonstances que les responsables d’Erevan considèrent sérieusement de se retirer ces Protocoles Arméno-turcs de l’ordre du jour du Parlement », a-t-il prévenu.
Le Président a ensuite rappelé qu’une église érigée en Syrie en mémoire des victimes du génocide arménien et qui contenait leurs restes avait été détruite par les terroristes. Déplorant la détérioration constante de la situation en Iraq et en Syrie, il a tenu à attirer l’attention sur les dizaines de milliers d’Arméniens pris au piège à Alep. « L’Arménie a souligné en de nombreuses occasions la nécessité de défendre la population arménienne de Syrie et les Yezidi du nord-ouest de l’Iraq », a-t-il déclaré, se disant encouragé par la position unie de la communauté internationale à ce sujet.
Revenant au conflit du Nagorno-Karabakh, il a déploré que le fait que la communauté internationale ait échoué à apprécier objectivement les déclarations belliqueuses et les diverses menaces brandies, au plus haut niveau de l’État azerbaidjanais, avait conduit à une situation où tout est permis. « Le Président de l’Azerbaïdjan a désigné la nation arménienne toute entière comme l’ennemie public numéro un, et ce qui est vu comme un crime par le monde est considéré en Azerbaïdjan comme un fait glorieux », a-t-il asséné. Rappelant que le droit à l’autodétermination des peuples était déterminant pour la résolution pacifique des conflits, et citant à ce titre le récent référendum en Écosse, le Président de l’Arménie a rappelé que « ce n’était pas une coïncidence que le droit de décider de son destin par un référendum était au cœur des propositions avancées par le Groupe de Minsk de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)».
M. Sargsyan a détaillé les quatre résolutions adoptées par le Conseil de sécurité concernant la situation dans le Nagorno-Karabakh, avant de déplorer leur non-application et leur interprétation fallacieuse par l’Azerbaïdjan. Il a rappelé qu’aucune de ces résolutions n’identifiait l’Arménie comme partie au conflit. Les autorités de l’Azerbaïdjan n’appliquent pas les dispositions essentielles des résolutions du Conseil, y compris celles appelant au respect des normes humanitaires, a indiqué le Président, qui a, en outre, critiqué le traitement inhumain réservé aux civils arméniens prisonniers de guerre.
En conclusion, M. Sargsyan a rappelé que la coprésidence du Groupe de Minsk de l’OSCE était la seule entité spécialisée habilitée par la communauté internationale à traiter des questions afférentes au Nagorno-Karabakh, ce dont l’Azerbaïdjan est bien conscient. « L’Azerbaïdjan cherche à importer le règlement du conflit dans d’autres enceintes en essayant de le dépeindre comme un conflit territorial ou en exploitant le facteur de la solidarité religieuse », a-t-il affirmé, ajoutant que cela ne manquait pas de sel puisque que l’Arménie entretient traditionnellement de très bonnes relations avec les pays musulmans.
M. ABDELFATTAH AL SISI, Président de l’Égypte, a noté que le monde commençait à comprendre les circonstances qui avaient conduit les Égyptiens à sortir dans la rue pour se révolter contre les forces de l’extrémisme et de l’obscurantisme. La montée de l’extrémisme et de la violence perpétrée au nom de la religion montre les vrais objectifs des groupes qui exploitent la religion, a-t-il remarqué. Il a expliqué que l’édification d’un État civil démocratique en Égypte ne pouvait se faire qu’en organisant des élections législatives, après les élections présidentielles et un référendum constitutionnel.
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