Déclaration
Résumé
M. JOSÉ MUJICA, Président de l’Uruguay, a présenté les spécificités de son pays qui a longtemps été considéré comme une Suisse de l’Amérique du Sud. Il a présenté les Uruguayens comme des enfants illégitimes de l’empire britannique, qui ont longtemps fait du surplace en pleurant sur le passé lorsque cet empire s’est retiré. « Aujourd’hui nous avons ressurgi dans un monde marqué par la globalisation et tirons des enseignements de nos douleurs », a-t-il dit. « Mon angoisse c’est l’avenir que je ne connaitrai pas », a-t-il dit en soulignant la tâche urgente de sauvegarder la vie. Le Président de l’Uruguay a dit son souci pour la sauvegarde des cultures originelles écrasées, avant de fustiger le blocus injuste dont est victime Cuba. Il a regretté que les dieux immatériels aient été remplacés par les dieux du marché qui nous donnent l’apparence du bonheur. M. Mujica a fustigé la civilisation du gaspillage et de la consommation en précisant que si tous les êtres vivants consommaient autant que les Américains, il nous faudrait trois planètes pour répondre à nos besoins.
Il est temps aujourd’hui de se battre pour préparer un monde sans frontières a-t-il dit en ajoutant que l’économie globalisée n’a d’autres soucis que de servir les intérêts privés de quelques-uns. Le monde a besoin de clamer et réclamer des règles mondiales qui respectent la vie plutôt que les choses matérielles, a-t-il insisté. Il a appelé à châtier le gaspillage et les spéculations et à encourager la lutte contre la pauvreté. « Notre monde a besoin de moins d’organismes mondiaux, de moins de forums et de moins de conférences qui n’aboutissent à rien », s’est-il impatienté. Nous devons faire appel au monde de la science qui aide l’humanité, a-t-il dit en appelant à une réglementation planétaire capable de sauver l’environnement.
Les guerres et les conflits se poursuivront jusqu’à ce que la nature nous rappelle à l’ordre et que la civilisation soit sur le point de mourir. La crise écologique planétaire est la conséquence du triomphe de l’ambition humaine et de l’égoïsme. Illustrant l’évolution effrénée de la consommation, le Président uruguayen a dit que le PIB mondial a été multiplié par 20 au cours du siècle dernier, alors que la population n’a été multipliée que par 4. Avec une croissance de 12% par an, l’activité commerciale double tous les six ans, a-t-il encore dit en estimant que nous n’avons pas l’intelligence collective nécessaire pour transformer notre société en une société durable.
« Chaque minute, le monde gaspille 2 millions de dollars en armement », a déclaré le Président de l’Uruguay, alors que les moyens consacrés à la santé et à la médecine sont insuffisants. Il a cité les institutions mondiales qui végètent à l’ombre des désaccords des grandes nations qui ne souhaitent que maintenir leur part de pouvoir. Il a appelé à un gouvernement mondial tourné vers la science et non vers les intérêts à court terme. Nos mourrons si nous ne sommes pas capables de comprendre ce qui nous attend, a prédit le Président de l’Uruguay, avant d’ajouter que le devoir biologique de l’humanité est de respecter notre vie qui est un miracle.
Déclaration complète
Lire la déclaration complète, en PDF.
Photo
Sessions antérieures
Accéder aux déclarations faites lors des débats généraux des années passées.