Déclaration
Résumé
M. SERGEY LAVROV, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a appelé les États Membres à privilégier une approche multilatérale en ce qui concerne la gestion des crises internationales. Il a jugé qu’un groupe de pays avait tendance à imposer ou tenter d’imposer ses vues et positions au reste du monde. Cette tendance a été observée de manière flagrante à propos des évènements en Syrie et dans le reste du Moyen-Orient, a dénoncé M. Lavrov. Il a fait valoir que son pays avait défendu depuis le début de la crise syrienne une position ayant le mérite de bénéficier du soutien des peuples arabes et de refuser l’ingérence extérieure. Il a également fustigé la tendance de certains États Membres à s’arroger le droit de décider de la légitimité de tel ou tel gouvernement ou chef d’État et de celle des forces d’opposition. Il s’est en outre élevé contre la tentation de décrire les évènements auxquels on assiste à travers le monde comme un combat entre le totalitarisme et la démocratie. Les groupes de l’opposition syrienne sont composés de groupes djihadistes dont les objectifs « n’ont aucun lien avec la démocratie et sont basés sur l’intolérance et la volonté de détruire des États laïcs pour les remplacer par des califats », a souligné M. Lavrov. Il s’est étonné de voir certains pays s’engager dans des opérations militaires contre ces groupes au Mali notamment, mais soutenir ces mêmes groupes en Syrie.
M. Lavrov a ensuite reconnu que l’utilisation d’armes chimiques était inacceptable. Cette affirmation n’autorise cependant personne à rendre des verdicts, totalement illégitimes, sur une situation, sans passer par une enquête sérieuse et impartiale pour en établir les faits. Il a également fustigé la tentation de faire du recours à la force le meilleur moyen de résoudre les problèmes rencontrés par la communauté internationale. « Une telle approche remet en cause les fondements de l’ordre mondial et contredit les enseignements du passé selon lesquels aucun pays ne peut gérer seul les défis de l’humanité », a souligné le Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie. Au contraire, a-t-il estimé, une gestion collective des affaires de la communauté internationale doit être privilégiée. C’est une approche collective qui a permis de mettre l’arsenal chimique syrien sous le contrôle de la communauté internationale et de pousser la Syrie à adhérer à la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction, a fait remarquer M. Lavrov. Ces progrès, si substantiels soient-ils, ne doivent pas faire oublier que la population civile continue de mourir en Syrie, a-t-il cependant rappelé en insistant sur le caractère religieux et ethnique que ce conflit revêt. Il a appelé l’opposition syrienne à suivre l’exemple du Gouvernement de la Syrie en acceptant de participer au dialogue mis en place par la Conférence de Genève.
M. Lavrov a défendu cette approche de dialogue pacifique dans d’autres régions et dans d’autres domaines tels que le conflit israélo-palestinien, le programme nucléaire iranien et la question nucléaire de la République populaire démocratique de Corée. Il a prôné l’intégration économique comme moyen de concourir à l’entente entre nations, au lieu de choisir la voie de la confrontation et de la guerre, il a annoncé que la Fédération de Russie travaillera afin de promouvoir l’établissement d’une union économique eurasienne.
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