Déclaration
Résumé
M. BARON DIVAVESI WAQA, Président de la République de Nauru, a rappelé la situation unique des petits États insulaires en développement (PEID) qui doivent faire face à des difficultés multiples, comme la faillite du système financier mondial, la hausse des prix de la nourriture et de l’énergie, la sécheresse et la stagnation du flux de l’aide publique au développement (APD) et du financement de la lutte contre les changements climatiques.
Le Président a dit craindre que les efforts de développement durable soient insuffisants en l’absence d’une réforme fondamentale du fonctionnement de l’économie mondiale. « N’oublions pas que la plupart des problèmes qui ont entraîné la crise de 2008 n’ont pas encore été réglés », a-t-il lancé.
M. Waqa a noté à regret que les règles de la gouvernance économique étaient de plus en plus fixées de manière à servir les intérêts d’un petit nombre. Les résultats de ce système sont connus: « bulles boursières, bulles monétaires, bulles de pauvreté ». Lorsqu’elles éclatent, elles causent de grandes épreuves et entraînent une chute des investissements dans les infrastructures de base, l’énergie renouvelable, les services de santé et autres domaines qui contribuent au développement durable.
Évoquant la dernière bulle en date, la bulle du carbone, M. Waqa a averti que les énergies fossiles constituaient un très mauvais investissement à long terme. Elles font pourtant l’objet d’investissements privés à hauteur de 3 000 milliards de dollars, a-t-il relevé, s’étonnant de l’ampleur de ces investissements pour des activités destructrices. Il a demandé aux décideurs de donner la priorité aux personnes plutôt qu’aux profits, et à favoriser la transparence et la démocratie dans la gouvernance économique mondiale. Il a proposé de relancer cette discussion à l’Assemblée générale et de réformer les institutions de Bretton Woods.
Le Président a ensuite donné l’exemple de son pays qui a tiré le meilleur parti de l’APD, notamment pour consolider ses institutions. En outre, Nauru a augmenté sa participation au niveau international, notamment en présidant l’Alliance des petits États insulaires en développement (PEID). Cette Alliance a proposé une approche concrète pour accélérer la mise en œuvre des politiques et le développement des technologies visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Le Président a insisté sur le problème des changements climatiques qui constitue le plus grand défi pour les PEID en termes de sécurité. Il a demandé à cet égard la nomination d’un Représentant spécial sur le climat et la sécurité qui ferait rapport à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité. Il faciliterait en outre la coopération régionale sur les questions transfrontières. Le Président a aussi proposé que ce représentant aide les pays en développement à évaluer leur situation en termes de sécurité et à développer des plans de résilience.
En deuxième lieu, il a demandé au Secrétaire général de diriger une équipe spéciale relevant de tous les organes et institutions spécialisées pour évaluer la capacité et les ressources du système des Nations Unies face aux conséquences des changements climatiques.
Le Président de Nauru a achevé son discours par une question concernant la Syrie: devons-nous attendre que 100 000 personnes aient perdu la vie pour trouver des solutions à la paix et à la sécurité mondiales? Il a regretté que la gouvernance économique soit dictée par huit pays mais a salué les relations bilatérales de Nauru avec d’autres pays, comme l’Australie.
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