Déclaration
Résumé
M. IBRAHIM BOUBACAR KEÏTA, Président du Mali, a exprimé la reconnaissance du peuple malien envers l’ensemble de la communauté internationale pour son soutien inestimable, qui a permis au pays de recouvrer sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire. Il a également rendu hommage à l’ensemble du système des Nations Unies, particulièrement au Conseil de sécurité, qui a autorisé le déploiement de forces internationales pour appuyer les Forces armées maliennes dans leur tâche de reconquête des zones du territoire contrôlées alors par des groupes armés terroristes. Il a aussi remercié un certain nombre d’organisations internationales et de dirigeants du monde qui ont œuvré au dénouement de la crise malienne. Il a en outre déclaré qu’il avait une pensée pieuse pour « tous ces héros civils, des anonymes qui ont perdu la vie, les blessés, les femmes violées, les amputés qui ont subi le joug de la barbarie pendant d’interminables mois ».
« Le Mali est de retour », a proclamé le Président tout en ajoutant que « le Mali est debout et tourne la page la plus sombre de son histoire, marquée par neuf mois de graves violations des droits de l’homme, de pillages et de destruction de sites, monuments culturels et historiques uniques ». M. Keïta a poursuivi son discours en notant que le Mali a recouvré sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire, et s’est engagé aujourd’hui sur le chemin de la réconciliation nationale, notamment par le biais d’un processus de dialogue pour la paix et la réconciliation nationale qui a été entamé à travers l’Accord préliminaire de Ouagadougou, signé le 18 juin dernier. La transition qui s’était ouverte en mars 2012 à la suite d’un coup d’État a pris fin en août dernier après une élection présidentielle tenue sur l’ensemble du territoire, a-t-il indiqué. Il a également annoncé que des élections législatives auront lieu les 24 novembre et 15 décembre prochains pour les premier et second tours.
M. Boubacar Keïta a relevé qu’après son investiture, il a rencontré les chefs de groupes armés du nord pour leur rappeler les principes sacro-saints du respect de l’intégrité territoriale du Mali et de la laïcité de l’État. « Je leur ai fait connaître ma disponibilité à organiser un dialogue politique inclusif, franc et constructif, où tout sera discuté, à l’exception de toute forme d’indépendance où d’autonomie », a affirmé le Président. Il a évoqué ensuite un ensemble de mesures envisagées pour la réconciliation nationale. Il a ainsi cité la relance du dialogue intra et intercommunautaire, l’organisation des États généraux de la décentralisation, les assises nationales du Nord, la libération de prisonniers détenus pour crimes de guerre, et la transformation future de la Commission Dialogue et Réconciliation en Commission Dialogue Vérité et Réconciliation, en vue, a-t-il expliqué, de panser les plaies encore béantes de la société malienne, ainsi que la mise en place d’un Ministère de la réconciliation nationale chargé, entre autres, du développement des régions du nord. Il a en outre remercié la communauté internationale pour l’élan de solidarité qui a marqué la rencontre des amis du Mali le 15 mai dernier à Bruxelles, en Belgique, et qui visait à mobiliser un soutien à la mise en œuvre du Plan de la relance économique durable du Mali.
Dans le cadre de la reconstruction du Mali, le Président a relevé que le Gouvernement malien s’attèle à la refondation des forces nationales de défense et de sécurité, la reconstruction des régions septentrionales dévastées, l’approfondissement de la gouvernance institutionnelle ainsi que la relance économique. Il a poursuivi son intervention en évoquant l’édification d’un véritable état de droit au Mali, dans un contexte où tout le Sahel, a-t-il rappelé, est confronté aux pires formes de criminalité transfrontalière organisée, y compris le trafic de drogues, d’êtres humains et d’armes en tous genres, dont certaines très sophistiquées proviennent des arsenaux libyens, pillés à la suite de la chute de l’ancien régime. Il a prévenu également que la stabilité et l’intégrité territoriale du Mali et la paix dans la région restaient menacées du fait du déplacement de groupuscules armés terroristes et rebelles vers des pays voisins du Mali. La résolution durable de la situation au Sahel requiert une coopération renforcée et dynamique entre les États de la bande sahélo-saharienne pour lutter contre l’extrémisme religieux et le crime organisé, a préconisé M. Boubacar Keïta. Il a rappelé qu’aucun pays n’est à l’abri de la menace terroriste, citant en exemple l’attentat survenu au Kenya le 21 septembre dernier.
Au sujet du programme de développement pour l’après-2015, il a souhaité que celui-ci soit axé sur l’éradication de la pauvreté et la promotion de la durabilité économique, sociale et environnementale. Il a par ailleurs souhaité la réforme du Conseil de sécurité afin que sa composition reflète mieux les réalités géopolitiques du monde actuel. Il a aussi suggéré la revitalisation de l’Assemblée générale des Nations Unies, afin que cette dernière puisse être dotée de moyens lui permettant de mettre en œuvre ses résolutions.
Déclaration complète
Lire la déclaration complète, en PDF.
Photo
Sessions antérieures
Accéder aux déclarations faites lors des débats généraux des années passées.