Déclaration
Résumé
Pour Mme MARIYAM SHAKEELA, Ministre de l’environnement et de l’énergie, et Ministre en exercice des affaires étrangères des Maldives, le plus grand défi à relever par l’ONU est celui de sa pertinence dans le contexte du XXIe siècle. L’ONU doit rester le garant de l’égalité souveraine entre les nations et la seule institution internationale vers laquelle tous les pays du monde peuvent se tourner pour réclamer justice, liberté et paix. La Ministre a demandé la réforme du Conseil de sécurité pour qu’il devienne plus inclusif et plus crédible et qu’il ne reflète pas uniquement la voix des « plus forts » mais aussi celle des plus faibles, et pour qu’il soit représentatif de la population mondiale et de sa répartition géographique. Au-delà de sa composition, cette réforme doit également toucher les méthodes de travail, a-t-elle précisé, sans quoi il ne sera pas possible de restaurer la crédibilité, l’autorité et la légitimité du Conseil.
Avant de se pencher sur le cadre de développement pour l’après-2015, a estimé la Ministre, il faudrait d’abord tout mettre en œuvre pour accélérer la réalisation des OMD. Elle a insisté sur l’interconnexion des OMD qui ne sont pas « une fin en soi, ni la solution » mais plutôt un début. Par conséquent, les objectifs de développement durable doivent s’inscrire dans la continuité des OMD, a-t-elle précisé.
La Ministre s’est demandé si les îles de basse altitude, dont les Maldives, existeront encore d’ici à la fin du siècle. Les Maldives sont un petit pays mais un petit pays qui a clairement demandé une action internationale contre les changements climatiques. Un petit pays qui a aidé le monde à comprendre que le droit à un environnement sûr est un droit de l’homme fondamental. La Ministre a exhorté à avancer vers la création d’un mécanisme international. Il faut, a-t-elle insisté, trouver une approche plus fiable contre les changements climatiques et les problèmes des droits de l’homme qui y sont liés. Ces problèmes, a-t-elle prévenu, seront les défis les plus urgents de l’humanité.
Le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a été clair: si l’on continue sur cette lancée, les pays de basse altitude connaîtront des menaces sur leur existence-même. Quelque 80% de la surface des Maldives est à 1,5 mètre au dessus du niveau de la mer et 45% des habitations à peine à 100 mètres de la côte. Toutes les facettes du mode de vie, de la culture et de l’économie dépendent de la biodiversité côtière et marine, a souligné la Ministre. « Ce qu’il faut aujourd’hui, ce sont des actes. Notre inaction parle plus fort que les mots » a-t-elle averti.
Les Maldives, a-t-elle aussi dénoncé, ont été témoin du « procès de la gradation ». « Le fait d’avoir un produit national brut (PNB) et un index de développement humain élevés, ne rend pas les petits États insulaires moins vulnérables aux chocs externes, y compris les menaces émergentes comme les changements climatiques », a-t-elle plaidé. Il ne fait pas non plus disparaître les difficultés liées à leur petite taille, à leur éloignement et à la réalisation des économies d’échelle. Les Maldives sont, selon la Ministre, le parfait exemple du retrait d’un petit État insulaire en développement de la catégorie des pays les moins avancés (PMA) sur la base de données « déformées ». Après la gradation, le pays continue en effet de faire face à des défis économiques, sociaux et climatiques multiples. Voilà un enseignement à prendre en compte dans la définition du nouveau cadre de développement pour l’après-2015.
Les petits États insulaires en développement méritent un traitement différentiel en raison de leurs vulnérabilités uniques. Il faut leur trouver une définition globale que les institutions multilatérales et financières doivent dûment intégrer. C’est la raison pour laquelle ils réclament un objectif spécifique sur eux dans le programme de développement pour l’après-2015. La Ministre a également rappelé qu’après le premier tour des élections, la Cour suprême doit se prononcer sur certaines irrégularités électorales. Le nouveau Président devrait prendre ses fonctions le 11 novembre prochain. La Ministre a dénoncé l’ingérence de certaines forces externes dans ce processus électoral, avant d’annoncer que son pays présente sa candidature à une réélection au Conseil des droits de l’homme.
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