Déclaration
Résumé
M. BASILE IKOUÉBÉ, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la République du Congo, a déclaré que la leçon à tirer des attentats odieux perpétrés au Kenya c’est qu’il faut « éviter tout vide qui sert de terreau fertile au menée subversives ». Voilà pourquoi, en Afrique centrale, les États Membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) ont promptement réagi au risque de « somalisation » de la République centrafricaine, a-t-il précisé. Il a appelé la communauté internationale aux côtés de la RCA pour l’assister sur les plans politique, sécuritaire, économique et financier et lui assurer une transition réussie, comme cela a lieu au Mali. M. Ikouébé a également rappelé qu’une force internationale de soutien au retour à la stabilité en Centrafrique, la MISCA, placée sous conduite africaine, est en train de se mettre en place, et a encouragé le Conseil de sécurité à adopter rapidement une résolution appuyant cette initiative. En tant que médiateur et Président du Comité de suivi de cette crise, le Congo se félicite d’une évolution aussi encourageante mais insiste pour joindre l’acte à la parole, a dit le Ministre. La République du Congo se félicite en outre des conclusions de la deuxième réunion des États parties à l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région des Grands Lacs, qui a eu lieu à New York le 23 septembre, et salue le leadership du Secrétaire général de l’ONU, tout en appelant à l’aboutissement des pourparlers de Kampala.
Revenant sur les propos de la délégation du Congo lors de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, tenue au lendemain des soulèvements du printemps arabe, M. Ikouébé a rappelé qu’il avait alors invité les États Membres à faire preuve de plus de circonspection et de prudence, convaincu que le renversement d’un régime politique ne confère pas nécessairement la liberté et la démocratie à un peuple, car celles-ci se conquièrent et se nourrissent d’autres éléments qui ne sauraient être imposés de l’extérieur. Pour ce qui est de la Syrie, le Ministre a condamné l’utilisation des armes chimiques et s’est félicité de la décision du régime syrien de placer sous contrôle international son stock d’armes chimiques en vue de leur destruction. Le Congo reste néanmoins convaincu que seule une issue politique peut mettre un terme au martyr du peuple syrien, a indiqué M. Ikouébé. C’est pourquoi le Congo salue l’accord américano-russe. Dans ce contexte, le Ministre a lancé un appel aux puissances nucléaires et aux autres pays dotés d’armes de destruction massive pour que soient mises en œuvre des mesures concrètes permettant d’éliminer ces arsenaux et de progresser vers un réel désarmement.
Passant aux questions économiques, M. Ikouébé a dit que si les progrès enregistrés par une quarantaine de pays en développement ont permis un certain rééquilibrage dans ce domaine, comme l’indique le rapport de 2013 sur le développement humain, les fruits de la croissance restent néanmoins inégalement répartis. De même, les disparités au sein d’un même pays et entre pays riches et pauvres continuent de poser la problématique des inégalités et de la justice sociale, qui sont souvent à l’origine de la rupture de la paix sociale. Il est peu probable que la plupart des pays africains réussissent à atteindre les Objectifs du Millénaire de développement d’ici à 2015, a-t-il poursuivi. Le Congo a enregistré des progrès significatifs au niveau de l’éducation et la santé maternelle et infanto-juvénile, mais a connu une certaine lenteur dans la lutte contre la pauvreté et la promotion d’emplois décents, a précisé le Ministre. Si le contexte national se prête à l’optimisme pour des avancées d’ici à 2015, compte tenu de la stabilité et de la consolidation du processus démocratique au Congo, a dit le Ministre, le Plan national de développement 2012-2016, axé sur la modernisation et l’industrialisation, portera ses fruits, avec des taux de croissance escomptés de 12,3% en 2014 et 14,8% en 2015. En ce qui concerne l’après-2015, M. Ikouébé a réitéré l’engagement constant du Congo en faveur de la promotion du développement durable, tant aux niveaux national que régional et international. « Après avoir porté la voix de l’Afrique tout au long du processus de Rio+20, le Congo poursuit son engagement au sein du groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable », a-t-il indiqué. À cet égard, il a souligné la nécessité d’élaborer des objectifs plus larges, plus substantiels, profonds et transformateurs que les OMD, tout en concédant que ceux-ci devraient constituer le point de départ de la définition des objectifs du développement durable qui, une fois identifiés, devront bénéficier d’un financement adéquat.
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