Déclaration
Résumé
M. PIERRE MOUKOKO MBONJO, Ministre des relations extérieures du Cameroun, a tout d’abord condamné les actes terroristes au Kenya. Sur une note plus optimiste, il a salué la sortie de crise au Mali, qui a abouti à l’élection démocratique du Président Keïta.
Abordant ensuite la question des Objectifs du Millénaire pour le développement, il a indiqué que le Cameroun ne pourra pas réaliser pleinement tous les objectifs avant la date butoir de 2015. Il a expliqué que dans le domaine de la santé, son pays était resté engagé dans la lutte contre le VIH/sida, ce qui s’est traduit par une baisse considérable du taux de séroprévalence en passant de 10,5% en 2000, à 4,3% en 2012. Les progrès dans le domaine de l’éducation sont également un « réel motif de satisfaction » pour le Cameroun, qui se traduit notamment par l’amélioration des taux de scolarisation des filles et du ratio élève/enseignant ainsi que par un taux brut de scolarisation de près de 100%. « Malheureusement ces progrès cachent mal le peu d’avancées réalisées concernant les autres Objectifs du Millénaire et les engagements pris en 2010 pour accélérer leur réalisation n’ont pas donné les résultats escomptés », a déclaré le Ministre. C’est la situation dans laquelle se trouvent la plupart des pays en développement, a-t-il fait observer. Cette réalité illustre, selon lui, la nécessité d’approfondir la réflexion amorcée depuis la Conférence Rio+20 sur le cadre de développement pour l’après-2015 et de « planter le décor du programme de développement post-OMD ». La réalisation des OMD s’est heurtée à des difficultés conjoncturelles difficiles à appréhender comme les changements climatiques, la crise financière internationale et l’insécurité alimentaire, mais aussi à des difficultés de fond qui appellent des interrogations sur la formulation des OMD. « Avons-nous été trop ambitieux? L’échéance 2015 était-elle réaliste? Nous sommes-nous dotés des moyens nécessaires et n’aurait-il pas fallu un mécanisme efficace d’accompagnement des États? A-t-il demandé.
Même si tous les OMD ne peuvent être atteints d’ici à 2015, il convient de reconnaître que cette feuille de route aura permis la réalisation d’avancées certaines dans plusieurs domaines et ces acquis doivent être préservés dans le programme de développement pour l’après-2015, a souligné M. Moukoko Mbonjo. Ce programme devra en outre tenir compte du point de vue des populations des pays en développement qui en sont la cible prioritaire. C’est pourquoi, il a félicité l’ONU pour avoir initié un processus large et inclusif de consultations, en précisant que le Cameroun en avait fait de même pour recueillir des recommandations pour le cadre post-2015. Ces recommandations s’inscrivent dans la continuité des OMD par le renforcement des actions à entreprendre en vue d’un accès universel à l’éducation primaire, d’une réduction de la mortalité maternelle et infantile et d’une amélioration de l’accès à l’eau et à l’assainissement, a-t-il expliqué. Le programme devra également mettre un accent particulier sur la création d’emplois décents comme moteur de croissance économique et de développement. Le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi, adopté en 2010, s’inscrit dans le cadre d’une vision partagée du développement du Cameroun à l’horizon 2035, a-t-il indiqué.
Pour s’assurer que les nouveaux objectifs de développement seront atteints à l’échéance fixée, il faudrait que les initiatives nationales soient appuyées par un partenariat mondial efficace, a estimé le Ministre. Il a également préconisé une réforme du système économique et financier international et la mise en place d’un fonds d’appui à la mise en œuvre du nouveau programme de développement, et d’un mécanisme de suivi périodique à l’échelle internationale et régionale de la réalisation de chaque objectif.
Déclaration complète
Lire la déclaration complète, en PDF.
Photo
Sessions antérieures
Accéder aux déclarations faites lors des débats généraux des années passées.