Déclaration
Résumé
M. EVO MORALES AYMA, Président de la Bolivie, a déclaré que les délégations réunies à l’Assemblée générale peuvent exprimer leurs divergences profondes en ce qui concerne la vie, la paix et la démocratie. Au cours de près de huit années de présidence, et malgré la crise économique et financière de certains pays « exagérément » industrialisés, M. Morales a assuré qu’il avait réduit la pauvreté et éliminé la pauvreté extrême en Bolivie. Un million de Boliviens, soit 10% de la population nationale, font désormais partie de la classe moyenne. La malnutrition chez les enfants âgés de moins de 5 ans a été réduite, de même que la mortalité maternelle et infantile. Il n’y a plus d’analphabétisme et l’accès à l’eau potable dans les zones rurales a été amélioré.
Ces progrès ont été réalisés parce que la Bolivie est « un État digne et souverain », a martelé le Président Morales. Auparavant, la Bolivie était soumise à l’empire nord-américain, au Fonds monétaire international (FMI) et aux entreprises multinationales. Grâce à la nationalisation des hydrocarbures, qui appartiennent aux Boliviens, et aux luttes sociales, la rente pétrolière devrait atteindre 5 milliards de dollars par an.
La Bolivie travaille sur « un ordre du jour patriotique pour 2025 », a expliqué M. Morales, soit 200 ans après la proclamation de la République. Il a ensuite fait référence à l’invasion du Chili en 1879, à la suite de laquelle le pays a perdu son accès à la mer. La Bolivie, a-t-il insisté, « ne renoncera jamais à son droit souverain à avoir accès à l’océan Pacifique ». Après avoir relevé des contradictions dans diverses déclarations du Chili à ce sujet, le Président a indiqué qu’il saisissait la Cour internationale de Justice (CIJ) pour qu’elle demande au Chili de négocier de bonne foi pour résoudre ce problème. Il s’agit là d’une preuve de respect et de confiance de la Bolivie envers les mécanismes de règlement pacifique des différends.
M. Morales a ensuite dénoncé « certaines puissances qui encouragent les guerres et interviennent militairement sans respecter le rôle des organisations internationales ». Il a émis des doutes sur la capacité des États-Unis de parler de démocratie alors que leurs services secrets « agissent en violation des droits de l’homme », en espionnant leurs propres alliés et l’ONU. Pour lui, on ne combat pas le terrorisme par des interventions militaires unilatérales, mais avec des politiques sociales, davantage de démocratie, de justice et d’éducation.
« Il ne peut pas y avoir de seigneur du monde », a affirmé le Président bolivien. Les guerres profitent à certains qui s’approprient ensuite les ressources naturelles. « La guerre en tant qu’entreprise relève du capitalisme. » Évoquant le conflit en Syrie, il s’est interrogé sur le rôle de ceux qui possèdent réellement la plus grande quantité d’armes de destruction massive. La lutte contre le trafic de drogues est, selon lui, un autre « instrument de domination ».
Enfin, le Président Morales a dit qu’il s’était « senti en situation d’insécurité en venant à New York ». Le Siège des Nations Unies doit être situé « dans un pays qui a ratifié tous les traités, ce qui n’est pas le cas des États-Unis », a-t-il fait remarquer. Dénonçant « les chantages concernant l’octroi de visas d’entrée sur le territoire américain », il a estimé qu’il faudrait peut-être déplacer le Siège de l’ONU. « Le Président Obama a dit qu’il avait été élu pour mettre fin aux guerres », a-t-il rappelé, avant de faire observer que, « tant qu’il aura le capitalisme et l’impérialisme, il n’y aura jamais de paix, de justice et d’égalité ».
Déclaration complète
Lire la déclaration complète, en PDF.
Photo
Sessions antérieures
Accéder aux déclarations faites lors des débats généraux des années passées.