Déclaration
Résumé
M. ABDULAZIZ KAMILOV, Ministre des affaires étrangères de l’Ouzbékistan, a constaté à regret qu’au lieu de répondre rapidement aux causes profondes des crises et des conflits « le monde gaspille son temps, alors même que c’est un des facteurs essentiels ». À titre d’exemple, le Ministre a cité le fait que dès 1993, le Président ouzbèke, Islam Karimov, avait attiré l’attention de la quarante-huitième Assemblée générale de l’ONU sur la situation en Afghanistan qui nécessitait une attention immédiate compte tenu de ses conséquences pour la stabilité régionale et internationale. Aujourd’hui, nous anticipons des problèmes difficiles à venir, après le retrait de la FIAS en 2014 ainsi que pendant la phase de transition que la FIAS opère en confiant la sécurité aux Forces nationales afghanes. Il existe un risque réel de voir une confrontation entre forces afghanes, une augmentation de l’extrémisme et une recrudescence du trafic de drogues, a prévenu M. Kamilov. Tous ces facteurs concourent à aggraver les tensions dans la région, a-t-il averti. Compte tenu de ce qui précède, le Ministre a préconisé la mise en place d’un groupe de contact, placé sous les auspices des Nations Unies, auquel participeraient les pays voisins de l’Afghanistan, l’OTAN et la Fédération de Russie, et dont l’objectif serait de parvenir à un accord entre les différentes forces afghanes en vue de jeter les bases d’un gouvernement représentatif des différents groupes ethniques et religieux qui composent ce pays. Il a assuré que l’Ouzbékistan voulait garder des relations de bon voisinage avec l’Afghanistan sur la base de relations bilatérales qui tiennent compte des intérêts nationaux de chacun des deux pays et qui respectent les choix du peuple afghan en ce qui concerne son avenir. Parmi les exemples de cette relation privilégiée, le Ministre a expliqué que son pays avait construit des routes et des ponts en Afghanistan, ainsi que la voie ferrée Khairaton-Mazari-e-Shareef et qu’il alimente Kaboul en électricité, d’autre part.
Le Ministre des affaires étrangères de l’Ouzbékistan a également abordé la question de l’utilisation rationnelle des ressources en eau dans une perspective régionale. Il a souhaité que les instruments de droit international, comme la Convention des Nations Unies sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontaliers et des lacs internationaux, soient appliqués dans le cas des fleuves Amudarya et Syrdarya qui sont les principales sources d’eau de cette région d’Asie centrale. Après avoir mis l’accent sur la nécessité de la protection de l’environnement et sur les intérêts partagés des pays voisins en termes d’exploitation de ces fleuves, il a insisté sur le fait que la construction de toute nouvelle centrale hydraulique devait faire l’objet d’un accord préalable et obtenir l’aval d’une autorité internationale placée sous les auspices des Nations Unies. Les préoccupations qui sont les nôtres sont relatives à la future construction de deux barrages, celui de Rogun sur le fleuve Amudarya et celui de Kambarata sur le fleuve Syrdarya, a dit M. Kamilov.
En termes de politique étrangère, l’Ouzbékistan maintient son engagement en faveur de la paix et de la sécurité de la région d’Asie centrale. Ainsi il se réserve le droit de forger des alliances et de rejoindre des communautés et organisation inter-États, a dit M. Kamilov. De plus, l’Ouzbékistan ne participe à aucun bloc politique ou militaire et se réserve le droit de se retirer de toute alliance inter-États si elle se transformait en un bloc politico-militaire, a-t-il indiqué. Les Forces armées ouzbèkes ne doivent pas participer à des opérations militaires en dehors de leur territoire, et la principale priorité reste la région d’Asie centrale, a encore précisé le Ministre. Il est parti du principe que les problèmes de cette région doivent être réglés par les pays de la région sans interférence externe.
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