Déclaration
Résumé
M. DAVID CAMERON, Premier Ministre du Royaume-Uni, s’est dit honoré d’avoir été nommé Coprésident du Groupe de haut niveau du Secrétaire général visant à favoriser la réalisation des OMD, avant de consacrer l’essentiel de son intervention aux conséquences du « printemps arabe ». À ceux qui craignent que le « printemps arabe » se transforme en « hiver arabe », le Premier Ministre britannique a conseillé qu’ils ne tirent pas hâtivement de fausses conclusions du fait d’évènements récents. Il n’est pas question de faire demi-tour, a-t-il dit, en appelant à garder la foi et à redoubler de soutien en faveur de l’établissement durable de sociétés ouvertes dans les pays qui ont connu des révolutions. « Oui le chemin est plein de défis », a-t-il dit, en rappelant que la démocratie ne s’est jamais limitée à la simple tenue d’élections. Il s’agit aujourd’hui d’aider ces pays à construire les piliers de la démocratie que sont l’indépendance de la justice et la primauté du droit, dont font parties la protection des minorités, la liberté de la presse et le développement d’institutions efficaces, de partis politiques, et d’une société civile élargie.
Mettant l’accent sur la nécessité de respecter les histoires et traditions spécifiques à chaque pays, M. Cameron a déclaré que nous ne pouvons pas attendre que des pays qui aient subi, sous des régimes de dictature, des décennies de destruction de leurs institutions, de leur société civile et d’interdiction de création de partis politiques, et qui n’avaient point connu de presse libre, effacent ce passé en quelques mois. Il a jugé indispensable que les Nations Unies soutiennent les efforts des peuples de ces pays pour qu’ils parviennent à construire leur propre avenir démocratique.
À ceux qui prétendent que le printemps arabe a apporté peu de choses aux peuples concernés, M. Cameron a cité les élections qui ont eu lieu en Libye après la chute de Mouammar Qadhafi. Des plans viennent d’être adoptés pour intégrer les groupes armés dans la police nationale et l’armée. Le « printemps arabe » a aussi apporté des progrès en Égypte, où le Gouvernement civil élu a imposé le contrôle de l’armée par les civils. Au Yémen et en Tunisie, il a permis l’émergence de nouveaux gouvernements, ainsi qu’une nouvelle Constitution au Maroc, où pour la première fois, le Premier Ministre a été nommé après un vote populaire.
À ceux qui prétendent que le retrait des dictateurs arabes a contribué à lâcher une vague de violences et d’extrémismes qui risque d’affecter le monde, et que ces régimes autoritaires étaient une garantie de stabilité dans la région, M. Cameron a rappelé que durant des décennies nous avons trop toléré des dictateurs comme Qadhafi et Assad, qui n’ont pas seulement réprimé leur propre peuple, « mais qui ont aussi financé le terrorisme dans le monde entier ». Il a insisté sur le fait que les comportements de ces dictateurs ont rendu la région moins sure et non le contraire. Ces régimes n’ont pas seulement frustré leurs propres peuples, mais ils ont aussi appelé à la haine de leurs voisins, notamment Israël, et l’Occident, a estimé le Premier Ministre britannique.
Quant à ceux qui estiment que le printemps arabe est responsable de l’éruption de violences sectaires en Syrie qui menaceraient toute la région, M. Cameron les a exhortés « à ne pas blâmer le peuple syrien pour le comportement de son brutal dictateur ». La seule manière de mettre un terme au cauchemar syrien est de parvenir à une transition politique et de préparer un futur syrien sans Assad, a-t-il insisté, en ajoutant que le sang des enfants syriens restera une tâche indélébile sur la réputation des Nations Unies qui n’ont pu agir contre le pouvoir syrien. Après avoir appelé le Conseil de sécurité à répondre aux appels en faveur de la Syrie, M. Cameron a annoncé que le Royaume-Uni accordera 12 millions de dollars supplémentaires à l’aide humanitaire, et à l’UNICEF pour l’assistance qu’elle apporte aux enfants syriens.
S’adressant à ceux qui estiment que les élections dans les pays arabes n’ont fait que permettre l’arrivée de partis islamistes au pouvoir, il a exhorté les démocrates à accepter les résultats des élections, en rappelant que les islamistes seront jugés sur leurs actes et leur capacité à protéger les droits de tous les citoyens, dont ceux des minorités, des chrétiens et des femmes. Si les yeux du monde se concentrent sur les « Frères » (musulmans), l’avenir de ces pays est aussi entre les mains de leurs mères, de leurs sœurs et de leurs filles, a dit le Premier Ministre britannique.
Tenir les islamistes responsables signifie aussi que nous ne leur permettront pas de menacer la stabilité d’autres pays et d’encourager le terrorisme au lieu de promouvoir la paix et la sécurité. C’est pourquoi, a-t-il dit, l’Iran continuera de subir des sanctions et la surveillance des Nations Unies. Il a aussi exhorté le Hamas à abandonner la violence. Il a dit que les Palestiniens doivent pouvoir accéder à un État et que les Israéliens doivent pouvoir vivre en paix avec leurs voisins.
M. Cameron a appelé l’Assemblée et le monde à ne pas confondre Islam et extrémisme, en rappelant que l’extrémisme islamique n’est le fait que d’une petite minorité. Il a particulièrement salué l’apport du Gouvernement turc, démocratiquement élu, dont les racines s’appuient sur des valeurs islamiques, et qui jouit d’une économie ouverte et d’une attitude plus que positive lorsqu’il s’est agit de soutenir le changement en Libye, en Syrie et ailleurs dans la région. Il s’est dit persuadé que la même voie s’ouvre à l’Égypte, à la Tunisie et à d’autres pays de la région et que la démocratie et l’Islam peuvent fleurir côte à côte.
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