Déclaration
Résumé
M. MONCEF MARZOUKI, Président de la Tunisie, s’est inquiété de voir certains groupes propager le désordre dans les médias. Il faut prendre ce signal très sérieusement, a-t-il estimé, en appelant les Nations Unies à éviter une confrontation entre les civilisations. Les Tunisiens ont payé un prix très élevé pour arriver là où ils sont maintenant, a-t-il souligné.
Le peuple tunisien, qui connait le prix que payent aujourd’hui les Syriens, propose de considérer la dictature comme une maladie qui menace la paix, la prospérité et la liberté des peuples. L’Europe n’a connu la paix et la stabilité qu’après la chute des dictatures nazies, fascistes et communistes, a rappelé M. Marzouki. Nous avons acquis une expérience politique et les Nations Unies ont à leur disposition un arsenal juridique qui permet d’instaurer la paix, a-t-il tranché.
Le Président a demandé que la dictature soit érigée en fléau social et politique, proposant aussi d’élaborer un programme ambitieux pour l’éliminer. Si la création de la Cour pénale internationale (CPI) a constitué un pas en avant dans ce domaine, il faudrait aussi un mécanisme pour la prévention de la dictature, a-t-il suggéré. Il a expliqué que les dictatures utilisent souvent les processus électoraux pour saper la démocratie. C’est ce que nous avons connu en Tunisie, le dictateur ayant imposé le statu quo à chaque élection. Pendant toute cette période, la communauté internationale ne pouvait que constater la paralysie du processus démocratique et il était impossible de recourir à un tribunal international pour y remédier, a souligné le Président tunisien.
C’est pourquoi il a proposé la création d’une cour constitutionnelle internationale, qui serait saisie pour dénoncer certaines constitutions ainsi que les élections illégales ou frauduleuses. Cette juridiction pourrait décréter l’illégalité des élections qui ne seraient pas conformes à la Charte des Nations Unies, mettant ainsi chaque régime face à sa responsabilité démocratique. Ce mécanisme pourrait aussi être saisi pour donner son avis et formuler des recommandations. M. Marzouki a estimé que cette juridiction permettrait aussi de renforcer la résistance civile.
Le Président de la Tunisie a passé en revue les autres sujets internationaux importants, prônant notamment la protection de l’environnement et la fin des conflits en Afrique. En ce qui concerne la Syrie, il s’est dit favorable à l’intervention rapide d’une force arabe en soutien au peuple syrien. Il a également réitéré son soutien au peuple palestinien, se disant favorable à la création d’un État palestinien. Il a aussi dénoncé la violence contre les femmes et les enfants, l’islamophobie et le fanatisme. Enfin, le Président tunisien a souhaité que le Moyen-Orient soit débarrassé de l’arme nucléaire.
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