Déclaration
Résumé
M. RIEK MACHAR TENY-DHURGON, Vice-Président du Soudan du Sud, a souligné la multitude de défis que son pays a dû relever lors de sa première année d’existence, notamment les conflits qui se sont fait jour à l’intérieur et à l’extérieur du Soudan du Sud, la gravité de la situation économique et les révélations de détournements de fonds publics résultant en partie du manque de capacités du pays. Il a ensuite détaillé les efforts accomplis par son gouvernement pour améliorer la transparence et combattre la corruption, notamment la publication des documents relatifs au budget national.
Il a indiqué que des questions en suspens relatives à la démarcation des frontières, au statut d’Abyei et au partage des revenus du pétrole menaçaient les relations entre son pays et le Soudan. Ces relations ont atteint un stade critique lorsque Khartoum a empêché des tankers de quitter Port-Soudan et s’est saisi de barils de pétrole brut d’ores et déjà vendus, a poursuivi le Vice-Président, ajoutant que son pays n’avait pas eu d’autre choix que de stopper la production de pétrole.
Le Vice-Président est ensuite revenu sur l’incident de Heglig expliquant que les forces sud-soudanaises avaient agi en légitime défense face aux menées des forces soudanaises. Revenant sur le soutien qu’apporterait, selon la communauté internationale, son pays au Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLM-Nord),il a précisé que si le SPLM-Nord et le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) ont combattu côte à côte, le SPLM-Nord ne se battait pas pour l’indépendance du Soudan du Sud mais pour sa propre cause. « En tant qu’anciens alliés, nous avons donc l’obligation politique et morale de soutenir le SPLM-Nord dans la prise en compte de ses légitimes revendications, telles qu’elles sont reconnues dans le Protocole spécial à l’Accord de paix global relatif aux États du Kordofan du Sud et du Nil Bleu », a affirmé M. Teny-Dhurgon.
Il a proposé les bons offices de son pays afin d’appuyer le Soudan dans la recherche d’une résolution juste et pacifique du conflit. « Notre action en tant qu’honnête médiateur aidera notre voisin du nord, le Soudan, dans l’établissement de la paix et de la sécurité sur le long terme », a-t-il affirmé.
Le Vice-Président du Soudan du Sud a annoncé que les Présidents Kiir et Bashir avaient signé aujourd’hui des accords « qui devraient permettre aux deux pays de poursuivre leur développement national dans un climat de paix durable » et devraient, a-t-il espéré, ouvrir la voie au règlement des questions relatives à la sécurité, aux frontières et à l’utilisation des installations pétrolières. « Si chaque partie fait sa part dans la mise en œuvre de ces accords, alors les contentieux les plus importants entre nos deux pays auront été purgés », a-t-il affirmé, ajoutant que cela ouvrirait la voie à la reprise de la production de pétrole par son pays.
Après avoir détaillé chacun des accords signés aujourd’hui, M. Teny-Dhurgon a ensuite informé l’Assemblée générale que le Soudan et le Soudan du Sud n’avaient pas trouvé de terrain d’entente sur le statut d’Abyei. « Le Président Bashir a en effet rejeté la proposition du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine », a-t-il affirmé, ajoutant, en conclusion, qu’il incombait désormais au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et au Conseil de sécurité des Nations Unies de s’emparer de nouveau de cette question.
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