Déclaration
Résumé
M. MAHMOUD ABBAS, Président de l’Autorité palestinienne, a déclaré que les développements de l’année passée avaient confirmé « le danger catastrophique de la colonisation israélienne raciste de la Palestine ». Il a déploré l’escalade des attaques menées par les milices terroristes des colons israéliens. Israël, la puissance occupante, a poursuivi sa campagne de colonies de peuplement, en mettant l’accent sur Jérusalem et les environs, afin de modifier le caractère historique de la Ville sainte. M. Abbas a dénoncé « une campagne de purification ethnique » contre le peuple palestinien.
La puissance occupante continue de construire et d’étendre les colonies de peuplement dans d’autres parties de la Cisjordanie, tandis que le blocus et les attaques se poursuivent dans la bande de Gaza. Près de 5 000 Palestiniens restent prisonniers en Israël. La politique d’Israël, a expliqué M. Abbas, « affaiblit l’Autorité palestinienne, l’empêche de remplir ses fonctions et ses obligations, et, par conséquent, menace son existence même ». Il a condamné le discours d’Israël qui n’hésite pas à brandir des positions extrémistes incitant au conflit religieux.
L’Autorité palestinienne a entrepris, en vain, des initiatives pour créer des conditions favorables à la reprise des négociations. « Israël rejette la solution à deux États », a résumé M. Abbas. Cette solution représente pourtant l’esprit et l’essence du compromis incarné dans la Déclaration des principes d’Oslo. Israël s’emploie à vider les Accords d’Oslo de leur contenu, tout en créant sur le terrain des conditions qui rendent leur application extrêmement difficile, voire impossible.
« Israël refuse de mettre un terme à l’occupation, refuse de permettre au peuple palestinien de réaliser ses droits et d’accéder à sa liberté, et rejette l’indépendance de l’État de Palestine », s’est indigné le Président. « Israël promet au peuple palestinien une nouvelle catastrophe, un nouveau Nakba ».
Au nom du peuple palestinien, et malgré « le sentiment de colère », M. Abbas a réaffirmé son engagement en faveur de la paix et de la non-violence. Il a rejeté le terrorisme sous toutes ses formes, en particulier le terrorisme d’État. « Nous continuons à tendre la main au peuple israélien pour faire la paix », a-t-il affirmé. « Les deux peuples doivent vivre et coexister, chacun dans leur État respectif, en Terre sainte ».
« Il reste une chance, peut-être la dernière, de préserver la solution à deux États et de sauver la paix », a-t-il prévenu. Cette tâche urgente nécessite une nouvelle approche. Pour cela, il faut commencer par condamner, punir et boycotter les colonies de peuplement. Il faut aussi réaffirmer les termes de référence de la solution au conflit. Les éléments de cette solution sont bien connus. C’est la volonté de les mettre en œuvre qui est nécessaire. Il s’agit de réaliser l’indépendance de l’État de Palestine, avec Jérusalem-Est comme capitale, sur l’ensemble du Territoire occupé par Israël depuis 1967, et de trouver une solution juste à la question des réfugiés palestiniens.
M. Abbas a rappelé que la tentative d’obtenir une pleine reconnaissance de l’État palestinien lors de la dernière Assemblée générale de l’ONU avait avorté, malgré l’appui de l’écrasante majorité des pays du monde. Sa candidature a toutefois été acceptée à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). « Nous poursuivrons nos efforts pour que la Palestine devienne Membre à part entière des Nations Unies », a-t-il assuré. M. Abbas a indiqué que sa délégation avait entamé des consultations intensives avec diverses organisations régionales et des États Membres afin que l’Assemblée générale adopte une résolution considérant l’État de Palestine comme un État non Membre des Nations Unies pendant cette session.
« Nous ne cherchons nullement à ôter à Israël sa légitimité », a conclu M. Abbas, « mais plutôt à affirmer que l’État de Palestine doit être édifié ».
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