Déclaration
Résumé
M. MOHAMED YOUSEF EL-MAGARIAF, Président du Congrès général national de la Libye, a rappelé qu’il y a trois ans, à cette même tribune, un despote ayant dirigé son pays pendant 42 ans de manière tyrannique, s’était adressé à l’Assemblée générale et avait déchiré la Charte des Nations Unies, affirmant qu’il ne reconnaissait pas le pouvoir de ce document. « Aujourd’hui, je m’adresse à vous et au monde entier pour présenter des excuses suite à tous les préjudices et crimes commis par ce despote, aux actes d’extorsion et de terrorisme infligés à tant d’États », a-t-il déclaré.
Le peuple libyen est déterminé à édifier un État qui maintienne de bonnes relations avec ses pays voisins, honore ses engagements internationaux et respecte les droits de l’homme, a-t-il dit, ajoutant que la Libye serait un pays de paix et de sécurité, une force pour la paix.
M. El-Magariaf a notamment expliqué que « le despote Muammar Qadhafi avait tué des milliers de civils, recruté des mercenaires de différents pays, violé toutes les valeurs, ordonné à ses milices et à ses mercenaires de violer des mineurs et de détruire des villes ».
Il a salué l’ONU qui, a-t-il dit, a été solidaire du peuple libyen. Le peuple libyen édifie des institutions démocratiques après la chute de la dictature, a-t-il ajouté, précisant que le monde entier avait été témoin des premières élections libres et transparentes organisées en Libye.
Le Président du Congrès libyen a également rendu hommage à l’Ambassadeur américain Chris Stevens, une voix de raison et de conscience, qui a laissé sa trace dans le peuple libyen, a-t-il dit. Sa mort fut une grande perte pour la Libye, comme pour les États-Unis, a-t-il dit, adressant ses condoléances au peuple américain. « Nous allons vaincre les complots des terroristes arriérés qui ne représentent pas la Libye et ne représentent pas l’Islam, qui est une religion de tolérance et d’amour », a-t-il déclaré.
La Libye ne sera jamais un foyer pour les groupes extrémistes, mais un pays où règnent la modération et la retenue, a assuré M. El-Magariaf. Il a toutefois condamné les campagnes de diffamation contre le prophète Mahomet, qui, a-t-il dit, accentuent la haine et les tensions entre les civilisations. Il a plaidé ainsi pour l’adoption par l’Assemblée générale d’un document juridique permettant d’éviter les provocations des peuples et criminalisant la diffamation de tous les symboles religieux et les attaques contre les lieux saints.
Le Président du Congrès général national libyen a énuméré les différentes séquences qui ont accompagné ces derniers mois l’évolution politique de son pays et la reconstruction des institutions étatiques. Il a ajouté que la Libye faisait face à des menaces et à des défis très graves, qui mettent en danger la sécurité nationale et régionale. Ces menaces, a-t-il précisé, résultent des activités illégales des fils de Qadhafi et des membres de l’ancien régime qui ont pu trouver refuge dans des pays voisins ou dans d’autres pays, où leurs actions criminelles représentent une menace à la sécurité et à la stabilité de la Libye.
Par ailleurs, M. El-Magarial a souligné que l’une des priorités nationales de la Libye était de récupérer l’argent pillé dans le trésor de l’État libyen par des responsables du régime de Qadhafi, et utilisé pour financer des activités terroristes et criminelles menaçant la stabilité et la sécurité de la Libye. Il a demandé à tous les États de coopérer avec son pays et de lui permettre de récupérer ses fonds.
Le Président du Congrès général national a assuré que la Libye s’attachait désormais à respecter également tous ses engagements relevant des instruments internationaux sur le désarmement et le maintien de la paix et de la sécurité internationales. La Libye est prête, a-t-il dit, à coopérer avec sincérité et transparence avec la communauté internationale pour appuyer les efforts entrepris aux niveaux régional et international en vue de mettre en œuvre les dispositions des conventions et des protocoles internationaux visant à faciliter l’élimination des armes de destruction massive.
M. El-Magariaf a notamment indiqué que la Libye fut prompte à notifier l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), le 25 novembre 2011, de l’existence de stocks d’armes chimiques supplémentaires découverts après la libération, lesquels n’avaient pas été déclarés par l’ancien régime. La Libye poursuit la coordination et la coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), avec laquelle elle est liée par un partenariat dans le domaine de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.
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