Déclaration
Résumé
M. ANOTE TONG, Président de Kiribati, a d’abord tenu à saluer, en particulier, l’engagement personnel du Secrétaire général de l’ONU en faveur de la lutte contre les changements climatiques et du sort des plus vulnérables. « Il s’agit de ma septième allocution devant cette auguste Assemblée en neuf ans de présidence à la tête de mon pays. À chacune d’elle, je me suis employé à transmettre le même message. À chacune d’elle, je vous ai fait part de la menace réelle qui pèse sur mon pays et j’ai insisté sur la nécessité d’entreprendre des actions urgentes pour faire face aux changements climatiques, pour faire face à l’élévation du niveau des mers et pour assurer la survie de Kiribati », a-t-il fait remarquer. « Il m’arrive souvent d’observer mes petits-enfants et de me demander quel futur nous leur laisserons. C’est pour eux que je continuerai à parler des changements climatiques aussi longtemps que je vivrai », a-t-il poursuivi.
Dans un contexte marqué par une utilisation non durable des ressources de notre planète, M. Tong a estimé que la croissance économique ne devrait pas être le « mantra » de la communauté internationale. « En particulier si ceux qui bénéficieront le moins de cette croissance économique sont également ceux qui, au final, en paieront le prix fort ». « La terre n’est pas là pour en faire ce qui nous plaît. Nous ne sommes que les gardiens de la planète pour les générations futures. Et nous ignorons cette réalité à nos risques et périls », a-t-il prévenu. Il a appelé tous les États Membres à renforcer leurs efforts collectifs pour atténuer les effets des émissions de gaz à effet de serre.
Il a exhorté les gros pays pollueurs à assumer leur part de responsabilité et a demandé aux partenaires du développement d’aider Kiribati à faire face à un avenir incertain en lui fournissant des ressources et des technologies appropriées. S’il a noté que certains « progrès » avaient pu être enregistrés au cours des récentes négociations sur le climat qui ont eu lieu à Bangkok, le Président de Kiribati a cependant estimé que tout cela reste trop lent. « Si nous attendons un accord sur tout, il sera trop tard », a-t-il prévenu.
Kiribati pense pouvoir parvenir au développement durable en utilisant les ressources disponibles dans le cadre de sa vaste zone économique exclusive (ZEE) et, ainsi, réduire sa dépendance à l’aide au développement, a poursuivi son Président. « Je suis même convaincu que nous pouvons nous passer de l’aide si nous recevons les ressources nécessaires pour développer et récolter les fruits de nos propres ressources », a-t-il poursuivi. Il a expliqué que la pêche demeurait l’une des principales sources de revenus du pays, soit 40 à 50%, et a mis l’accent sur la nécessité de préserver la santé et la biodiversité des océans, ainsi que des écosystèmes. Une nécessité à laquelle Kiribati contribue notamment par le biais de l’aire protégée des îles Phoenix, l’une des plus grandes aires marines protégées.
Il a aussi insisté sur l’importance des initiatives de coopération transfrontalières dans le domaine de la conservation des océans. « Notre message à la communauté internationale est que la préservation de la biodiversité et des écosystèmes marins dans le Pacifique n’est pas uniquement une question qui relève du développement durable des peuples du Pacifique. Elle revêt aussi une signification particulière pour le reste du monde », a-t-il dit.
M. Tong a estimé que la Conférence Rio+20 avait montré combien il est difficile de trouver le bon équilibre entre ceux qui continuent de bénéficier de l’exploitation non viable des ressources et ceux qui en payent le tribut.
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