Déclaration
Résumé
Mgr DOMINIQUE MAMBERTI, Secrétaire pour les relations du Saint-Siège avec les États, a relevé que l’expansion désordonnée des progrès techniques et économiques a contribué à l’aggravation du fossé entre ceux qui ont l’éducation et les moyens nécessaires pour progresser et ceux qui en sont privés. Il a déploré que le terrorisme soit facilité aujourd’hui par un usage détourné des télécommunications et par un accès trop aisé aux technologies de guerre.
Après avoir salué les accomplissements de l’ONU dans des domaines tels que les droits de l'homme, la décolonisation, la coopération, le développement, le renforcement de l’état de droit et le maintien de la paix, Mgr Mamberti a toutefois observé que « la réalité actuelle nous présente un système onusien comme dépourvu de la force d’unité et de persuasion ». Il s’est demandé si les crises actuelles ne sont pas liées à une crise anthropologique profonde, c’est-à-dire, « un manque d’entente commune sur ce qu’est véritablement l’homme ».
Il a en effet constaté un affaiblissement de la portée pratique des principes et objectifs énumérés dans le préambule et le premier chapitre de la Charte de l’ONU, notamment la préservation des générations futures du fléau de la guerre et la pratique de la tolérance. La perte de confiance dans la valeur du dialogue et la tentation de favoriser l’une des parties mettent en danger le respect des mécanismes juridiques de l’ONU.
L’urgence de la situation lui est apparue plus flagrante que jamais au regard des évènements qui ont cours au Moyen-Orient, en particulier en Syrie. Il ne peut y avoir de solution en dehors du respect des règles du droit international et du droit humanitaire, a-t-il dit. Lors de son récent voyage au Liban, le Saint-Père a fait appel « aux pays arabes afin qu’en frères, ils proposent des solutions viables qui respectent la dignité de chaque personne humaine, ses droits et sa religion ».
Mgr Mamberti s’est aussi prononcé sur les difficultés économiques, appelant à poursuivre le débat pour trouver un juste équilibre entre le libre commerce, l’assistance financière, le transfert des connaissances et technologies et les aides directes aux populations les plus pauvres. Il a averti du risque de faire prévaloir des concepts qui réduisent l’homme à la simple catégorie de « consommateur » Il a, à cet égard, rejeté les tentatives de concevoir les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), l’agenda de développement post-2015 et les traités sur les droits de l'homme, sur la base d’une vision réductrice et relativiste de l’homme. Il a expliqué en quoi l’utilisation d’expressions ambiguës menace le droit à la vie et tend à une déconstruction du modèle de la famille, fondée sur l’union d’un homme et d’une femme.
Mgr Mamberti a estimé que la réforme de l’ONU ne pourra se faire sans une conviction partagée face aux valeurs fondamentales qui garantissent le respect de la dignité humaine, notamment la liberté religieuse.
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