Déclaration
Résumé
M. HERMAN VAN ROMPUY, Président du Conseil européen, a noté les sentiments mitigés que le printemps arabe avait suscité, tant dans le monde arabe qu’ailleurs: la peur d’un bain de sang, de l’instabilité régionale, de la montée de l’extrémisme ou simplement du lendemain. « Mais, en dépit de ces craintes, le monde a observé le printemps arabe avec solidarité, espoir et compréhension. » L’année qui écoulée nous a rappelé que « les livres d’histoire, même les contes de fée, ont des pages sombres » dont certaines sont tragiquement écrites en ce moment même, a poursuivi M. Rompuy avant d’en conclure « que ce qui est certain, c’est que le changement a besoin de temps », que la longue voie de la transition reste devant ces nations, et que malgré les embûches, elle va dans la bonne direction.
« Aujourd’hui il est impossible de revenir en arrière! Peu importe ce qui adviendra dans le futur, le printemps arabe marque un tournant. Ce mouvement est irréversible! Une fois que la voix du peuple a été libérée, il ne sera plus jamais possible de lui imposer le silence », a-t-il encore affirmé. Le Conseil européen est convaincu que chaque nation est responsable de la voie à suivre pour rendre justice aux aspirations de son peuple. Il est déterminé à accompagner ces nations jusqu’au bout, parce que l’Europe est profondément convaincue du message porté par le printemps arabe.
Rappelant l’histoire récente de l’Europe, où hier encore, au début du processus d’intégration, de nombreux pays n’étaient pas des démocraties, M. Rompuy a souligné qu’il fallait éviter de juger ce genre de transition à l’aune de leur vitesse. La direction qu’elles prennent et les progrès accomplis doivent être le seul étalon-mesure, a-t-il estimé. Le point de départ est toujours l’organisation d’élections libres et démocratiques, a-t-il poursuivi, avant de saluer la Tunisie, la Libye et l’Égypte pour le succès de cette étape. Maintenant, il s’agit, selon lui, de combattre la corruption, les privilèges économiques et d’assurer une société inclusive pour pouvoir relancer l’économie, créer des emplois et réaliser la justice sociale et la liberté d’expression pour tous. Pour sa part, l’Europe est prête à accompagner ces efforts.
Partant du principe selon lequel « entre voisins, on peut aller plus loin en travaillant ensemble », il a encouragé les pays à s’inspirer de l’expérience européenne en termes de réseau énergétique et de suppression des barrières commerciales. « Le respect, la tolérance et la non-violence sont les valeurs fondamentales sans lesquelles il est impossible de vivre harmonieusement ensemble », a encore rappelé M. Rompuy qui a reconnu la fragilité de ces valeurs dont la défense exige une attention permanente dans un monde globalisé et digitalisé dans lequel des messages de toute sorte peuvent être diffusés plus vite que jamais et facilement exploités à mauvais escient.
Pour lui, la tolérance est la capacité d’accepter la critique, de proposer le dialogue et de résister à la violence. En même temps, le respect de la foi et des croyances religieuses est une valeur essentielle du vivre ensemble, a-t-il encore souligné. Il s’est dit convaincu que le respect et la tolérance trouvent leur vraie signification dans une société ouverte qui défend la liberté d’expression. C’est ce qui l’a amené à dire que « chacun d’entre-nous dans cette salle a la responsabilité de défendre et de promouvoir la tolérance et le respect, à l’intérieur de nos pays et dans nos relations avec les autres ». Abordant la situation en Syrie, il a appelé la communauté internationale à s’unir d’une détermination commune pour mettre fin « à cette violence insensée qui menace toute une région ».
Déclaration complète
Lire la déclaration complète, en PDF.
Photo
Sessions antérieures
Accéder aux déclarations faites lors des débats généraux des années passées.