Déclaration
Résumé
M. CARLOS MAURICIO FUNES CARTAGENA, Président d’El Salvador, a constaté qu’il y a toujours des forces politiques, des intellectuels et des médias qui continuent à regarder la réalité avec les yeux de la guerre froide, comme si des changements politiques forts n’avaient pas eu lieu au siècle dernier. Mon pays est un exemple de ces contradictions, a-t-il indiqué, entre un processus de confiance dans l’état de droit et la persistance de forces conservatrices qui craignent encore le communisme. Il a rappelé qu’El Salvador a vécu 12 années de conflit armé, qui ont fait 80 000 morts mais qui n’ont pu s’achever que grâce au dialogue et à la négociation. L’ONU avait agi en qualité de médiateur, par la personne d’Alvaro de Soto à qui le Président a rendu hommage.
À partir de 1992, les Salvadoriens ont entamé un nouveau processus de consolidation de la démocratie en créant des institutions modernes. Puis, il y a trois ans, après 20 années de gouvernements issus de la même force politique, le pays a connu l’alternance. Le Président a souligné que les pouvoirs sont désormais véritablement indépendants les uns des autres, ce qui permet une véritable démocratie et une sécurité juridique. Le Gouvernement, au nom de l’État, a demandé pardon pour les crimes commis par les agents de l’État au cours du conflit armé, a-t-il ajouté.
Le Président a mentionné la crise institutionnelle récente qu’a connue El Salvador, à cause d’un conflit entre la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême de justice et l’Assemblée nationale, différend qui a été soumis à la Cour centraméricaine de justice. Mais cela n’a pas empêché de vives réactions des deux côtés, ainsi que de la part de groupes externes, y compris de « sénateurs américains en campagne qui ont surestimé le conflit », a dit le Président. Le conflit s’est résolu par la désignation d’un nouveau président de la Cour suprême de justice et la normalisation du fonctionnement de l’administration de la justice dans le pays. « Une fois de plus, El Salvador a résolu un conflit interne par la voie de la négociation et du dialogue », a noté le Président.
Le renforcement du processus démocratique doit conduire à des changements profonds de la structure économique et sociale de nos pays, a poursuivi M. Funes. Il a observé que l’Amérique latine a montré la voie à cet égard. Mais, a-t-il averti, il faut éviter de laisser de côté des segments de la population. Il a dénoncé la répartition inégale des biens, l’agression constante de l’environnement et l’échec dans le contrôle des flux financiers.
Alors qu’El Salvador était le deuxième pays le plus violent du continent américain il y a encore quelques mois, il connaît aujourd’hui une baisse drastique de la violence et du nombre d’homicides, s’est réjoui le Président. Ces résultats sont dus à une politique de sécurité menée depuis trois ans et notamment un pacte de non-agression entre bandes rivales qui a été facilité par l’Église catholique et le Gouvernement. Sans l’appui des pays consommateurs de drogues cette avancée n’aurait pas été possible, a-t-il précisé. L’Amérique centrale unie, avec le Mexique et la Colombie, ont adopté des politiques conjointes pour mener cette bataille. Mais il faut que les États-Unis nous accompagnent dans cette voie, a prévenu le Président.
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