Déclaration
Résumé
« C’est de nouveau une voix de femme qui ouvre le débat de l’Assemblée générale des Nations Unies », a déclaré Mme DILMA ROUSSEFF, Présidente du Brésil. Elle a plaidé pour que les femmes sur Terre soient à l’abri de toutes formes de discrimination et de violence, capables de s’émanciper, et partant, de contribuer à l’émancipation de tous.
La grave crise économique qui a commencé en 2008 a pris de nouvelles formes préoccupantes, a déploré Mme Rousseff. Le choix des politiques fiscales orthodoxes a aggravé la récession dans les économies développées, avec les répercussions que l’on connaît dans les pays émergents. Il n’y aura pas de réponse efficace à la crise sans une meilleure coordination entre les États Membres des Nations Unies et les organismes multilatéraux comme le G-20, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Pour sa part, le Brésil a adopté des politiques économiques prudentes, réduit sa dette publique et, grâce à des mesures sociales innovantes, sorti 40 millions de personnes de la pauvreté.
Le Brésil a démasqué l’idée fausse selon laquelle les mesures visant à stimuler la croissance sont incompatibles avec les plans d’austérité, a poursuivi la Présidente. « C’est un faux dilemme. » L’histoire a montré que l’austérité, quand elle est exagérée et isolée de la croissance, ne marche pas. Tout en contrôlant son inflation, le Brésil a agi vigoureusement en faveur de l’intégration sociale et de l’élimination de la pauvreté.
Abordant la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, Mme Rousseff a fermement condamné la violence en Syrie. En tant que Présidente d’un pays qui est la patrie de millions de personnes d’origine syrienne, elle a appelé les parties au conflit à déposer les armes. « Il n’y a pas de solution militaire à la crise syrienne », a-t-elle affirmé. « La diplomatie et le dialogue sont la seule option. » En tant que Présidente d’un pays où vivent des milliers de Brésiliens musulmans, elle a également condamné la multiplication des comportements islamophobes dans les pays occidentaux.
Mme Rousseff a ensuite jugé urgent d’entreprendre la réforme institutionnelle des Nations Unies, en particulier celle du Conseil de sécurité. « Nous ne pouvons pas permettre que le Conseil soit remplacé, comme cela a été le cas, par des coalitions constituées sans son accord », a-t-elle insisté, soulignant que le recours à la force sans l’autorisation du Conseil était illégal. La responsabilité de protéger doit, selon elle, être complétée par « la responsabilité tout en protégeant ».
« Le multilatéralisme est plus fort après Rio+20 », a fait par ailleurs remarquer la Présidente du Brésil. Le Gouvernement brésilien s’est notamment engagé à contrôler ses émissions de gaz à effet de serre et à combattre la déforestation de la forêt amazonienne. Mme Rousseff a souhaité que les pays ayant une responsabilité historique plus importante dans les changements climatiques honorent leurs obligations vis-à-vis de la communauté internationale.
Le Brésil continue à œuvrer avec ses voisins pour construire un environnement de démocratie, de paix, de prospérité et de justice sociale, a assuré la Présidente. De grands progrès ont été accomplis pour intégrer la région d’Amérique latine et des Caraïbes. « L’état de droit réalisé pour renverser les régimes autoritaires est préservé et renforcé », s’est-elle félicitée. Elle a réaffirmé son engagement pour une région exempte d’armes de destruction massive et a souhaité que soit levé l’embargo imposé à Cuba, « un anachronisme que condamne l’immense majorité des États Membres de l’ONU ».
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