Assemblée générale
    Déclaration
    Bolivie (État plurinational de)
    Son Excellence
    Evo Morales Ayma
    Président
    Kaltura
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    Résumé

    M. EVO MORALES AYMA, Président de la Bolivie, a saisi l’occasion du thème du débat de l’Assemblée intitulé « règlement des différends par des moyens pacifiques » pour aborder un différend existant entre son pays et le Chili et datant de 1879 lorsque le Chili a privé la Bolivie d’une partie de son territoire qui donnait un débouché sur la mer, ceci après une invasion injuste.  Il a exhorté le Chili à mettre fin à l’enclavement géographique de la Bolivie, qui a été imposé par la force en causant beaucoup de tort au peuple bolivien qui depuis réclame justice.  Rappelant que l’intangibilité des traités n’est pas un dogme, il a rappelé que le Traité du canal de Panama de 1803 garantissant aux États-Unis la souveraineté à perpétuité sur ce canal a été révisé en 1977 et que cette révision a rendu la souveraineté sur les berges au Panama de manière progressive.  M. Morales en a appelé aux Nations Unies pour que soit mis un terme à l’enclavement géographique de la Bolivie et que soit réparés les dommages historiques causés à son pays.

     

    « Mais comment changer le monde si nous ne changeons pas les Nations Unies »? s’est demandé le Président bolivien, qui s’est cependant félicité en notant qu’il y a « une rébellion des États contre l’impérialisme capitaliste ».  Il s’est félicité que de plus en plus de pays « ne craignent plus l’impérialisme capitaliste qui a montré ses limites avec les crises qu’il a lui-même générées ».  Il s’est dit choqué de constater que si la dette des pays pauvres est remboursable, celle du capitalisme ne l’est pas.  Il a particulièrement salué le courage du peuple cubain et la résistance de Fidel Castro, et a fustigé « l’embargo économique génocidaire imposé à Cuba, qui constitue une violation des droits de tout un peuple ».  Il a dit que les États-Unis étaient « le premier État terroriste », qui justifie ses interventions dans les affaires des autres pays sous le couvert de la promotion de la démocratie, alors que le véritable but n’est que de piller des ressources naturelles des pays agressés.  Le Président bolivien a aussi exigé « la libération immédiate de cinq Cubains prisonniers politiques détenus injustement aux États-Unis ». 

     

    M. Morales a par ailleurs regretté que l’exploitation de la feuille de coca à des fins médicinales soit pénalisée par la Convention de 1961.  Il a évoqué les efforts déployés par la Bolivie pour lutter contre le trafic de cocaïne en notant que la culture de la feuille de coca a diminué de 12%.  S’agissant de la réalisation des OMD, M. Morales a indiqué que le taux de pauvreté extrême est descendu à 20% en Bolivie en 2011, alors que ce chiffre ne devait être atteint qu’en 2015.  Alors que nous visons un taux d’accès à l’eau potable de 85% de la population d’ici à 2015, nous avons déjà atteint le chiffre de 79% en 2012, s’est-il félicité.  Les programmes sociaux et les programmes structurels que nous avons promus nous ont permis de transformer la Bolivie, a-t-il dit, en précisant que la Bolivie a permis à ses 339 municipalités d’accéder à des réseaux de téléphonie mobile entre 2000 et 2012 en nationalisant le secteur des communications.  Il a également indiqué que la nationalisation de l’exploitation des ressources naturelles a transformé l’économie nationale, en permettant d’augmenter les revenus tirés des ressources d’origine pétrolière de 300 millions de dollars à 3,5 milliards entre 2006 et aujourd’hui.  Il a invité les États Membres à nationaliser leurs ressources naturelles dans l’intérêt de la population qui pourrait ainsi bénéficier de services de base de qualité, qui doivent être considérés comme un droit humain.  Il a rappelé que selon le calendrier maya, le 21 décembre marque la fin de la période du « matcha » et le début de celle du « patcha », c’est-à-dire la fin de l’égoïsme et le début de la solidarité, la fin d’un monde axé sur les égoïsmes de l’homme et le début d’un monde axé sur l’environnement.  

    Source :
    http://www.un.org/press/fr/2012/AG11294.doc.htm

    Photo

    Portrait de (titres de civilité + nom) Son Excellence Evo Morales Ayma (Président), Bolivie (État plurinational de)
    Photo ONU

    Sessions antérieures

    Accéder aux déclarations faites lors des débats généraux des années passées.

    Droit de réponse (27 Septembre 2012)

    Première déclaration :

    Le représentant de la Bolivie, répondant à l’intervention faite par le représentant du Chili, a tenu à rectifier l’affirmation du Chili selon laquelle la Bolivie n’avait pas un droit d’accès à l’océan Pacifique en vertu de traités signés entre les deux pays.  Il a fait remarquer que le représentant chilien avait oublié de dire que le 23 mars 1879, son pays, avait envahi le territoire bolivien en vue de s’approprier des ressources, ce qui a conduit à la conclusion d’un traité injuste privant aujourd’hui la Bolivie de nombreux droits.  Le représentant a rejeté les vues « subjectives » du Gouvernement chilien à l’égard des délibérations de la session de l’année dernière de l’Assemblée générale de l’Organisation des États américains.  Il a également rejeté la déclaration du Chili soutenant que la Constitution de la Bolivie de 2009 était contraire au droit international.  Pendant des décennies, a-t-il dit, la Bolivie a cherché à régler son différend avec le Chili par le biais du dialogue, mais en 2010 le Chili a décidé de mettre un terme à ces efforts en invoquant qu’il s’agissait d’une question purement bilatérale, alors qu’il est dans l’intérêt de la région de trouver une solution équitable pour permettre à la Bolivie d’avoir un accès à l’océan Pacifique. 

    Deuxième déclaration :

    Reprenant la parole, le représentant de la Bolivie a qualifié de fallacieuses les observations faites par le Chili.  Pour les Boliviens, a-t-il dit, le 23 mars 1879 marque la perte du littoral bolivien à la suite de l’usage de la force.  Le représentant a également accusé le Chili de ne pas avoir respecté les dispositions du Traité de 1904, entravant ainsi toute communication par voie ferrée entre La Paz et le port chilien d’Araca.  « Ces mesures qui asphyxient tout un peuple sont inacceptables », s’est-il exclamé.  Il a également dit que la Bolivie essayait depuis plus d’un siècle d’établir « ce dialogue » sans succès.  C’est la raison pour laquelle la Bolivie se tourne aujourd’hui vers le droit international pour régler ce différend sur l’accès à la mer.  Le Chili, a-t-il affirmé, a annulé de manière unilatérale le dialogue avec la Bolivie.

    Source : GA/11