Déclaration
Résumé
M. LYONCHOEN JIGMI Y. THINLEY, Premier Ministre du Bhoutan, a déclaré que le monde traversait une période caractérisée par les défis et le doute. « Nous savons, au fond de nous-mêmes, que notre survie sur cette planète fragile est menacée », a-t-il dit. Il a regretté qu’il n’y ait pas de vision commune et qu’il ne soit pas possible d’agir de concert et dans la foi. Par conséquent, le monde est dépassé par les forces que « nos actes irresponsables et discordants » ont libérées, a poursuivi le Premier Ministre qui a rappelé qu’« au moment où nous nous exprimons devant cette Assemblée, le monde que nous avons construit est en train de s’effondrer ».
Parmi les menaces graves qui se posent à notre planète, M. Thinley a cité en particulier les changements climatiques et les écosystèmes en voie de disparition; la surexploitation minière des matières premières au profit d’un consumérisme aveugle; l’insécurité alimentaire et la surenchère des prix alimentaires ainsi que des coûts énergétiques; un chômage croissant résultant de la crise économique mondiale; et le fait que beaucoup trop de personnes ne jouissent toujours pas des droits fondamentaux et ne vivent pas dans la dignité. Depuis des années, « je répète le même message devant l’Assemblée générale », a rappelé le Ministre, en soulignant que les solutions dont il est question devraient faire face aux symptômes et non pas aggraver le malaise. Force est de constater que nos problèmes, qu’ils soient d’ordre économique, social, écologique ou même politique sont causés par la folie humaine de satisfaire des objectifs égoïstes par des moyens nuisibles, a-t-il martelé. Cependant, malgré les moments difficiles qu’ont connus les Nations Unies au cours de ces dernières années, « il y a eu des lueurs d’espoir », en particulier lorsque l’ONU a accepté le bien-être et le bonheur humain comme objectifs de développement.
Revenant sur la Conférence des Nations Unies sur le développement durable « Rio+20 », le Ministre a regretté que le Document final n’ait pas été à la hauteur des attentes. Si beaucoup l’ont qualifié « d’occasion ratée », le peuple du Bhoutan y a néanmoins vu une lueur d’espoir dans la mesure où la communauté internationale s’est engagée à définir des objectifs de développement durable au niveau mondial. Pour le Premier Ministre, cela démontre la volonté de rompre avec les habitudes et croyances du passé, et de s’accorder sur une nouvelle vision collective de l’avenir. Il a émis l’espoir que ces objectifs de développement durable définiront le cadre du développement international au-delà de 2015 et « permettront à l’humanité de s’engager sur la bonne voie ». La société civile et le secteur privé à la Conférence Rio+20, a-t-il souligné, ont été « les pionniers qui ont pris les devant là où les gouvernements hésitaient à agir. Ce sont les porteurs du flambeau pour une nouvelle ère et nous devons avoir la sagesse et l’humilité de suivre leur voie », a-t-il préconisé. C’est pourquoi le Roi du Bhoutan a établi, en juillet dernier, un Groupe d’experts internationaux, composé de 50 leaders, chargé de définir un nouveau paradigme du développement au cours des deux prochaines années, a indiqué le Premier Ministre. Leur rapport sera présenté au cours de la soixante-huitième ou de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, a-t-il précisé.
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Sessions antérieures
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