Déclaration
Résumé
M. GOODLUCK EBELE JONATHAN, Président du Nigéria, a déploré qu’en dépit de l’optimisme initial, le monde du XXIe siècle devienne encore plus instable, imprévisible et sans doute plus dangereux que jamais. Le recours de plus en plus fréquent au terrorisme dans diverses régions du monde, comme forme d’action ou d’expression politique, pose une grave menace à la paix et à la sécurité internationales, a-t-il averti, évoquant la récente attaque « atroce » contre le bâtiment de l’ONU à Abuja, qui a fait plusieurs morts. Les actes terroristes, plutôt que nous intimider, ne feront que renforcer notre détermination à développer les stratégies nationales adéquates et à collaborer encore plus étroitement avec la communauté internationale dans la lutte contre cette menace, a-t-il ajouté. Dans cette perspective, l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme des Nations Unies va lancer son premier projet à Abuja au mois de novembre autour de la prévention des conflits et de la sensibilisation de la jeunesse, a dit M. Jonathan.
Le Président nigérian a rappelé que l’année dernière, il s’était engagé devant l’Assemblée à organiser des élections libres et crédibles au Nigéria, ce qui fut le cas en avril 2011. À travers tout le pays prévaut un sentiment renouvelé d’optimisme concernant notre capacité à créer un nouveau Nigéria sur les principes des libertés individuelles, de la démocratie, de la bonne gouvernance et de l’état de droit, a-t-il assuré. Il a également apporté son appui au rôle central donné dans le débat de cette année à la médiation dans la résolution pacifique des conflits, rappelant que le Nigéria, Président du Conseil de sécurité en juillet 2010, avait adopté le recours à la diplomatie préventive pour résoudre les conflits armés dans le monde. Cultiver la paix et réaliser les objectifs du Chapitre VI de la Charte des Nations Unies nécessite une identification précoce des tensions et une intervention adaptée aux situations de conflit afin de construire la confiance, a insisté M. Jonathan, rappelant que les efforts de médiation allaient requérir un redéploiement de ressources humaines et financières en faveur des institutions et mécanismes de prévention et de résolution des conflits existant dans le système des Nations Unies et au-delà. Il a ainsi proposé la mise en place, au sein du Bureau du Secrétaire général, d’une commission de médiation des conflits, ayant pour mandat, entre autres attributions, de collecter des informations, d’identifier les acteurs et de développer des stratégies pour la résolution des conflits.
Toutefois, si l’idée de résoudre les conflits par la médiation peut être couronnée de succès, il faut aussi s’attaquer au problème posé par le trafic d’armes, a poursuivi le Président du Nigéria, en particulier parce que ces dernières tombent aisément entre les mains de groupes et de personnes qui déstabilisent et mettent en péril la sécurité de nombreux pays du monde en développement. C’est pourquoi le Nigéria continue de soutenir toutes les initiatives qui permettront de finaliser un traité sur le commerce des armes en 2012. De même, le Nigéria mène des consultations avec d’autres États de la sous-région pour renforcer l’initiative du Secrétaire général de déployer une mission d’évaluation sur la question de la piraterie et des autres crimes maritimes commis dans le golfe de Guinée, a souligné le Président.
M. Jonathan a aussi réaffirmé le soutien de son pays à ONU-Femmes et a annoncé que son cabinet était constitué à 30% de femmes. En outre, il a assuré que son gouvernement intensifiait ses efforts pour améliorer son système de santé, à la fois contre les maladies non transmissibles et contre le VIH/sida. Le Nigéria soutient également la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et la Convention sur la biodiversité, et il a récemment ratifié celle relative aux droits des personnes handicapées, entre autres instruments internationaux des droits de l’homme.
L’Afrique de l’Ouest connaît une période excitante de renaissance démocratique, a enfin déclaré M. Jonathan, saluant la tenue d’élections dans six pays avant la fin de l’année et la résolution du conflit en Côte d’Ivoire, qui marque « le début de notre voyage vers la consolidation de la culture démocratique et de la bonne gouvernance en Afrique ». Aujourd’hui, tous les pays africains ont atteint l’autodétermination, a-t-il dit, mais il reste encore beaucoup à faire pour construire des États viables et capables en Afrique, sur les principes de la participation populaire, de l’état de droit et du respect des droits de l’homme. Le Président du Nigéria a enfin appelé à une réforme du Conseil de sécurité, « seule manière de démontrer que toutes les nations sont sur un pied d’égalité aux Nations Unies ».
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