Déclaration
Résumé
M. CAMILLO GONSALVES (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a souligné que, comme tous les petits États, son pays fait partie des gardiens les plus jaloux et les plus zélés de la Charte des Nations Unies. Cette vigilance, a-t-il expliqué, repose sur des principes mais aussi sur la nécessité. C’est la Charte en effet qui garantit aux petits États un siège à l’Assemblée générale, dans une souveraineté égale à celle des autres pays du monde. L’Organisation est la seule instance qui offre à ces pays un siège et une voix dans les affaires du monde, a ajouté le représentant. Le caractère central de l’ONU dans la gouvernance mondiale est donc pour ces pays une vérité « essentielle et indiscutable ».
Le représentant a dit craindre le risque que l’ONU ne devienne un simple « salon de discussions », un magma de bureaucraties ou une caisse de résonance des décisions prises ailleurs. Pour que le concept de gouvernance mondiale ait un véritable sens, a-t-il conseillé, il faut injecter de la consistance et de la prévisibilité dans les règles qui régissent notre famille. La gouvernance serait un mot vain si les riches et les puissants peuvent se placer au-dessus des lois et des décisions, a prévenu le représentant, en citant pour illustrer ses propos, le différend entre les États-Unis et Antigua-et-Barbuda à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Il faut aussi, a poursuivi le représentant, donner du poids aux résolutions de l’Assemblée générale. Les États doivent cesser de manipuler le concept de consensus et d’en faire un veto virtuel. Le consensus ne saurait faire obstacle à une action décisive de l’Assemblée. Quand il n’y a pas de consensus, le vote majoritaire devrait prévaloir, a estimé le représentant.
Il faut également, a-t-il encore dit, que chaque État honore des engagements volontairement pris, en particulier dans le domaine du financement du développement. Il a prévenu qu’en la matière, aucun petit État n’a ni la capacité ni le désir de créer une bureaucratie entièrement dévouée à la « navigation dans le labyrinthe administratif des flux irréguliers et imprévisibles de l’aide ».
Ils ne sont pas disposés à entretenir une armée de consultants étrangers qui semblent être les premiers bénéficiaires de certains efforts internationaux en matière de développement. Il a stigmatisé les promesses non tenues en Haïti où ceux qui ont survécu au tremblement de terre risquent aujourd’hui d’être tués par la pluie.
La gouvernance mondiale exige, par ailleurs, a poursuivi le représentant, que l’on s’oppose aux groupements non inclusifs, non transparents et non représentatifs comme le G-20 qui s’est proclamé le premier forum de la coopération économique internationale. Les 172 économies qui n’en font pas partie ne sauraient être réduites à attendre anxieusement à la porte du G-20 des signaux et des changements de politique qui affectent leur propre survie. Gouvernance mondiale devrait signifier inclusion mondiale, et c’est là notre cinquième point, a dit le représentant, en réclamant, concernant le Conseil de sécurité, un siège non permanent pour les petits États insulaires en développement et en annonçant la candidature de son pays à un tel siège pour la période 2020-2021.
Il a enfin appelé l’ONU à ne pas baisser la barre de ses ambitions, en particulier à la Conférence de Cancún sur les changements climatiques qui doit donner lieu à un instrument juridiquement contraignant.
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