Déclaration
Résumé
M. BINGU WA MUTHARIKA, Président de la République du Malawi et Président de l’Union africaine (UA), a d’emblée regretté que les médias privilégient les misères de l’Afrique au détriment des succès enregistrés par un certain nombre de gouvernements du continent. « Nous n’entendons pas parler des succès en matière de participation démocratique et de bonne gouvernance, de la tenue d’élections multipartites et pacifiques, des taux élevés de croissance macroéconomique dans certains pays africains », a-t-il dénoncé.
« Je veux vous présenter une autre Afrique, celle du nouvel espoir, celle des opportunités industrielles, minières et agricoles, celle des perspectives d’emplois et celle qui produit assez de nourriture pour nourrir son peuple », a insisté le Président, en parlant de la « nouvelle Afrique ».
Soulignant la « vision claire » qu’ont les dirigeants du continent de cette « nouvelle Afrique » qui a décidé de passer de l’afro-pessimisme à « l’afro-optimisme », l’Afrique, s’est-il expliqué, a décidé unanimement de prendre de nouvelles mesures pour faire en sorte que d’ici cinq ans, elle soit capable de nourrir son peuple et qu’à l’issue de la même période, aucun enfant ne meure de faim ou de malnutrition.
Les dirigeants, a précisé Bingu Wa Mutharika, ont décidé de transformer l’Afrique en « panier de la ménagère » par l’allocation de ressources accrues et la promotion des investissements privés dans l’agriculture et la production alimentaire. Les dirigeants africains ont décidé de changer leurs politiques d’intervention pour se concentrer sur les domaines prioritaires que sont l’agriculture et la sécurité alimentaire, les transports et le développement énergétique et les changements climatiques.
S’attardant sur les défis des changements climatiques, le Président a critiqué la performance des premiers rôles à la Conférence de Copenhague. Il a demandé que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et le Protocole de Kyoto soient mis en œuvre de « toute urgence ».
Le Président a aussi dénoncé le « manque de mouvement » dans le Cycle des négociations commerciales de Doha dont tout résultat doit clairement bénéficier aux exploitants agricoles, aux producteurs, aux exportateurs et aux consommateurs des pays en développement.
Après avoir abordé la question de la paix et de la sécurité, en particulier en Somalie, le Président a parlé du Soudan où la priorité doit être de consolider la paix et la stabilité. Il a fait part de la préoccupation des pays africains face aux agissements de la Cour pénale internationale (CPI) qui semble vouloir « exiger son dû impitoyablement » en insistant sur l’arrestation du Président El-Béchir. Pour l’Afrique, cela ne peut que « polariser négativement » les positions des différentes parties prenantes et ce faisant, les éloigner d’un règlement pacifique.
Le Président malawien a donc, au nom de l’Union africaine, exhorté l’Assemblée générale de l’ONU à amender l’article 16 du Statut de Rome pour pouvoir reporter d’un an l’affaire El-Béchir et permettre le succès des négociations et du dialogue en cours.
Les sanctions, a poursuivi Bingu Wa Mutharika, contre certains membres de l’Union africaine et du Mouvement des pays non alignés ont provoqué des difficultés économiques pour les peuples les plus vulnérables. L’Union africaine estime que les justifications idéologiques, pour autant qu’elles existent, sont désormais dépassées.
Les sanctions, a insisté le Président, sont contraires à l’esprit du dialogue sur la réforme de l’ONU et à l’obligation des États Membres de promouvoir le progrès social. Il a donc appelé à la levée des sanctions contre le Zimbabwe et Cuba.
Revenant à la réforme du Conseil de sécurité, pour conclure, le Président a réitéré la position de l’Union africaine consistant à attribuer à son continent deux sièges permanents avec droit de veto et cinq sièges non permanents; à charge pour l’Afrique de désigner elle-même ses représentants au Conseil.
Déclaration complète
Lire la déclaration complète, en PDF.
Photo
Sessions antérieures
Accéder aux déclarations faites lors des débats généraux des années passées.