Déclaration
Résumé
M. S.M. KRISHNA, Ministre des affaires extérieures de l’Inde, a indiqué que les défis du XXIe siècle n’étaient pas toujours ceux qui prévalaient à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Il a notamment évoqué le terrorisme et la prolifération d’armes de destruction massive, ainsi que la piraterie, les pandémies et épidémies, le crime organisé et le trafic de stupéfiants, de même que les crises économique et alimentaire, les catastrophes naturelles et les États faillis. Il a affirmé que l’ONU jouissait d’une légitimité unique qui exigeait d’elle qu’elle se place au centre de la gouvernance mondiale. Il faut, a-t-il ajouté, réaffirmer et renforcer le rôle central de l’ONU. Le Ministre a estimé qu’une réforme urgente de l’ONU s’imposait afin de mieux rendre compte des réalités actuelles. Le Conseil de sécurité, a-t-il relevé, consacre la plupart de son temps à l’examen de questions qui préoccupent le monde développé, alors que ce sont les pays en développement qui sont contributeurs de la majorité des troupes des missions de maintien de la paix de l’ONU. Il a noté que l’Afrique n’occupait pas de siège permanent au sein du Conseil de sécurité, pour ensuite réclamer la « prompte et logique » conclusion du processus de réforme de cet organe. M. Krishna a également estimé que l’Assemblée générale devait réaffirmer son rôle central au sujet de questions aussi essentielles que la nomination du Secrétaire général ou la relation entre l’ONU et les institutions de Bretton Woods.
Après s’être félicité de la création d’ONU-Femmes et de l’examen, cette année, du Conseil des droits de l’homme, le Ministre a réclamé l’instauration d’un nouveau pacte mondial dans les domaines du maintien et de la consolidation de la paix, lesquels se fonderaient sur une plus grande inclusivité et une plus grande participation au processus de prise de décisions. Il a également plaidé en faveur de l’intensification du dialogue entre les États Membres et les organisations non gouvernementales (ONG) afin de renforcer le consensus international en matière de
désarmement nucléaire. L’Inde, a-t-il dit, reste attachée à un moratoire multilatéral et volontaire sur le gel des essais nucléaires. M. Krishna a également dénoncé le terrorisme sous toutes ses formes et a engagé les États Membres à faire preuve de la volonté politique nécessaire pour finaliser et adopter la convention globale sur le terrorisme international.
M. Krishna a ensuite affirmé l’attachement de son pays à la stabilité et à la paix en Asie du Sud-Est. Il a indiqué que dans un esprit de solidarité, l’Inde avait débloqué 25 millions de dollars afin de venir en aide aux victimes des inondations au Pakistan. Il a cependant ajouté que l’Inde était extrêmement préoccupée par le renforcement du militantisme et du terrorisme au Pakistan. « Nous sommes d’autant plus préoccupés car le Jammu-et-Cachemire, qui est une partie intégrale de l’Inde, est la cible d’attaques venant de groupes militants et terroristes appuyés par le Pakistan », a-t-il déclaré. Il a engagé le Pakistan à honorer son engagement de ne pas laisser le territoire qu’il contrôle être utilisé pour des activités terroristes prenant pour cible l’Inde. Il a estimé qu’une action ferme et crédible du Pakistan à l’encontre des groupes terroristes opérant sur son sol était dans son propre intérêt. Cela permettrait de combler le déficit de confiance qui entrave l’amélioration des relations bilatérales entre les deux pays, a-t-il ajouté. « Nous sommes voisins, et en tant que voisins, nous avons l’obligation de travailler ensemble », a affirmé M. Krishna.
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