Déclaration
Résumé
M. AHMED ABDALLAH SAMBI, Président de l’Union des Comores, a centré son intervention sur « l’importante question » de l’île comorienne de Mayotte, différend qui oppose son pays à la France depuis plus de 30 ans. Il a notamment affirmé qu’il ne pouvait y avoir de stabilité durable dans son pays sans une solution définitive à cette question. Il est revenu sur les résolutions de l’ONU qui confirment la légitimité de la revendication comorienne sur l’île de Mayotte, pour citer notamment la résolution 31 (IV) du 21 octobre 1976 dans laquelle il est dit que « l’occupation par la France de l’île comorienne de Mayotte constitue une atteinte flagrante à l’unité nationale de l’État comorien ». La résolution, a rappelé le Président, condamne également les référendums du 8 février et du 11 avril 1976. Elle a argué que le principe de l’intangibilité des frontières était devenu une règle coutumière internationale codifiée par l’article 6 de la résolution 1514 (1960), et que la jurisprudence internationale reconnaît pleinement le principe de l’indivisibilité des entités coloniales.
Le Président comorien a dénoncé l’instauration, en 1994, par la France d’un visa pour tout Comorien désirant se rendre à Mayotte, ainsi que le lancement, en 2000, du processus illégal de départementalisation de l’île. « Je tiens à souligner que l’imposition de ce visa a des conséquences humanitaires dramatiques. Elle fait du bras de mer d’environ 70 kilomètres séparant Anjouan de l’île sœur de Mayotte le plus grand cimetière marin au monde, avec près de 7 000 morts déjà comptabilisés, a notamment fait savoir M. Sambi. Il s’est dit étonné que la France n’ait pas donné de réponse positive à la proposition novatrice d’« un pays, deux systèmes » proposée par son pays l’an dernier. Il a expliqué que ce double système garantirait le respect du droit international tout en permettant à la France de continuer à administrer l’île comorienne de Mayotte de façon légitime, pendant une période qui serait déterminée de commun accord.
« Face à cette attitude », a poursuivi le Président comorien, nous nous trouvons dans l’obligation de solliciter notre chère Organisation d’exiger de la France qu’elle respecte et se conforme au droit international et qu’elle reconsidère sa position par rapport à cette main tendue. Pour M. Sambi, il y va de l’avenir des Comores, de l’honneur de la France et de l’honneur des Nations Unies.
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