Déclaration
Résumé
M. SEBÁSTIÁN PIÑERA ECHENIQUE, Président de la République du Chili, a rappelé que, dans l’après-guerre, le monde était divisé par deux murs perpendiculaires: le premier, le rideau de fer, allant du Nord au Sud, séparait le monde en deux blocs irréconciliables; l’autre, allant d’Est en Ouest, séparait les pays riches et prospères du Nord des pays pauvres et sous-développés du Sud. L’effondrement de ces deux murs à la fin du XXe siècle ont amené à découvrir un troisième mur, moins visible, mais qui existe depuis longtemps « dans nos pays et dans nos villes », celui qui « sépare les esprits ankylosés, qui vivent dans la nostalgie et la crainte de l’avenir, des esprits créateurs et entreprenants, qui envisagent l’avenir avec sérénité, car ils ont confiance dans l’idée que le meilleur est encore à venir », a affirmé le Président chilien. Ce mur, a, selon lui, « empêché un grand nombre de nos pays de se consacrer à la révolution industrielle au XIXe siècle et explique que nous soyons sous-développés, tandis que d’autres, les moins nombreux, ont su le faire tomber à temps et se lancer dans la voie du progrès ».
Ce mur, il faut absolument le franchir, a lancé M. Echenique, pour qui les pays en développement doivent approfondir leur intégration et gérer au mieux la mondialisation pour éviter que ce soit elle qui finisse par les gouverner. Dans ce contexte, « l’ONU et les institutions de Bretton Woods doivent s’adapter d’urgence aux temps nouveaux si elles veulent remplir le rôle prépondérant qui leur revient et ne pas se borner à être les spectateurs des événements et des profonds changements qui marquent notre siècle », a jugé le Chef de l’État chilien, pour qui le Conseil de sécurité doit être réformé de façon à le rendre plus représentatif de la nouvelle réalité mondiale. À cet égard, le Chili a réitéré sa demande d’inclure le Brésil et d’autres pays dans les rangs des membres permanents. De même, il a félicité son prédécesseur, Mme Michelle Bachelet, qui vient d’être désignée à la tête de l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme (ONU-Femmes).
Rappelant que la mondialisation avait amené avec elle, dans le monde entier et certainement au Chili, une véritable renaissance des identités locales et en particulier de celles des ethnies autochtones, le Président a affirmé que c’était une « magnifique occasion » de commencer à rétablir la justice et à organiser une rencontre avec les communautés locales. C’est pour cela que le Gouvernement a décidé d’accorder la reconnaissance constitutionnelle qu’elles demandent à bon droit et ce, afin d’assurer l’avènement d’un respect authentique, d’une mise en valeur et d’une protection de leur langue, de leur culture et de leurs valeurs, s’est félicité M. Echenique. Il a annoncé la mise en route du Plan Araucania, « l’initiative la plus audacieuse, la plus puissante et la plus ambitieuse que le Gouvernement chilien ait jamais lancée en direction des populations autochtones chiliennes », ce qui, a-t-il ajouté, « nous permettra de rattraper le temps perdu et de commencer à améliorer véritablement la qualité de la vie et les perspectives de développement de nos frères autochtones ».
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