Déclaration
Résumé
M. GORDON BROWN, Premier Ministre du Royaume-Uni, a affirmé que, face à la crise qui menaçait rien moins que de provoquer l’effondrement de nations entières, les Gouvernements du G-20 avaient agi de concert en reconnaissant que les intérêts nationaux ne pourraient être préservés qu’en préservant l’intérêt commun. Ils ont aussi réalisé, que dans un monde globalisé, l’économie est indivisible; que la croissance, pour être durable, doit être partagée; et enfin que les défis mondiaux ne peuvent être relevés que par des solutions mondiales. Aujourd’hui, a-t-il ajouté, nous pouvons tirer une force de cette unité sans précédent.
Toutefois, a averti M. Brown, nous ne pouvons pas nous montrer complaisants. Le Premier Ministre a estimé que les six mois à venir pourraient même s’avérer encore plus éprouvants pour la coopération internationale. Il a cité cinq « défis urgents » qui exigent des réponses susceptibles de marquer notre temps: les changements climatiques, le terrorisme, la prolifération nucléaire, la pauvreté et une prospérité inéquitable. Sur ces questions, nous avons atteint le point de non-retour, a ajouté M. Brown.
Si nous ne parvenons pas à un accord à Copenhague, et si nous laissons passer cette occasion de protéger la planète, nous n’aurons pas de seconde chance, a averti le Premier Ministre britannique, en prévenant: « il n’y aura pas d’accord mondial rétrospectif pour revenir sur les dégâts que nous aurons causés ». Malgré toutes les assurances reçues, le succès de Copenhague n’est pas garanti, a poursuivi M. Brown. En effet, a-t-il expliqué, un accord solide et à long terme exige de l’argent. Pour aider les pays pauvres à s’adapter, pour que les pays émergents s’engagent sur la voie des limitations d’émissions et pour mettre fin à la déforestation, il faudra que les pays riches contribuent, a-t-il affirmé. Il a rappelé qu’il avait présenté une nouvelle approche pour le financement des mesures contre les changements climatiques. Il a répété qu’il se rendrait personnellement à Copenhague pour conclure un accord; et a invité ses pairs à faire de même, jugeant l’enjeu trop important pour être laissé aux négociateurs officiels.
Si en Afghanistan nous cédons aux rebelles et autres groupes terroristes, Al-Qaida reviendra et, depuis ses sanctuaires, lancera de nouvelles attaques, a poursuivi M. Brown, pour qui « un Afghanistan plus sûr signifie un monde plus sûr ». Le Premier Ministre a averti qu’on n’obtiendra pas cette sécurité en se retirant du pays et en renonçant à tous les efforts. Après avoir souhaité l’adoption d’une nouvelle stratégie qui donne aux autorités et au peuple afghans une plus grande responsabilité dans leur propre sécurité, M. Brown a plaidé pour une union contre toutes les sources d’injustice et de terreur dans le monde. Il a cité en ce sens la Somalie, la situation au Moyen-Orient et la Birmanie. Nous pouvons et devons faire davantage et adopter une approche stratégique plus cohérente du maintien et du rétablissement de la paix, a affirmé le Premier Ministre.
M. Brown a mis en garde contre le risque croissant de la prolifération nucléaire et a proposé un « grand deal mondial » qui tienne compte des droits et des devoirs des États non nucléaires et des États nucléaires. Il a averti l’Iran et la République populaire démocratique de Corée que le monde allait durcir sa position sur la non-prolifération et s’est dit prêt à étudier de nouvelles sanctions. Aux États disposés à renoncer à toute forme d’arme nucléaire, il a proposé de les aider à acquérir la technologie nucléaire civile, en faisant référence au projet « atome pour la paix » du Président Eisenhower. Il s’est ainsi dit prêt à parrainer une banque de l’uranium et a annoncé que son pays était disposé à créer un centre d’excellence pour mettre au point un combustible nucléaire « antiprolifération » et à faible émission de carbone. Enfin, déclarant que les États dotés de l’arme nucléaire devaient prendre leur part en réduisant leur propre arsenal, il a annoncé avoir demandé au Comité national de sécurité britannique d’étudier la possibilité de ramener le nombre des sous-marins lanceurs d’engins de quatre à trois.
M. Brown a souhaité que le G-20 de Pittsburgh parvienne à un accord global ambitieux en faveur de l’emploi et de la croissance, et a plaidé en faveur d’une forte coordination économique. Un tel accord doit s’appuyer sur une réforme globale du secteur financier, y compris ses principes internationaux et ses octrois de bonus, a ajouté le Premier Ministre.
Nous devons nous souvenir des promesses faites il y a 10 ans et que nous risquons maintenant de trahir, a déclaré M. Brown, en faisant référence aux Objectifs du Millénaire pour le développement. Au rythme actuel, ce ne sont pas cinq ans, mais au moins 50 voire 100 ans, qui seront nécessaires pour atteindre certains de ces objectifs, a-t-il averti. Face aux plus grandes injustices, il a réclamé les actions les plus fermes. M. Brown a promis l’appui de son pays aux dirigeants de plusieurs États. Il a cité, en particulier le Libéria, la Sierra Leone, le Ghana, le Malawi, le Népal et le Burundi qui devraient annoncer, au cours de cette session, des mesures pour étendre la gratuité de leur système de santé. Il a invité les autres dirigeants à faire de même.
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