Déclaration
Résumé
M. APISAI IELEMIA, Premier Ministre de Tuvalu, a axé son intervention sur la mondialisation et ses effets sur son pays. La mondialisation, a-t-il dit, c’est d’abord la crise financière qui a « sévèrement » frappé Tuvalu, petit État insulaire en développement, dont l’économie dépend des importations et qui a connu une forte augmentation des prix des produits de première nécessité. « Cette crise nécessite une coopération internationale car, malheureusement, ce sont les petits pays pauvres qui auront à en assumer le fardeau », a-t-il regretté. La mondialisation a aussi marqué de son empreinte le domaine de la santé, avec la pandémie de grippe A(H1N1), a-t-il estimé. « L’accès à la santé et aux médicaments devrait être un droit pour tous les États et pas seulement les plus riches », a-t-il déploré. La mondialisation, c’est encore la piraterie au large de la Somalie, a estimé M. Ielemia, qui a rappelé la prise d’otages pendant quatre mois, de 12 marins de Tuvalu. « Nous condamnons fermement ces criminels, et appelons les Nations Unies et la communauté internationale à traduire ces pirates devant la justice, en application du principe de la compétence universelle, et leur demandons de mettre sur pied une unité spéciale chargée de lutter contre la piraterie », a insisté M. Ielemia. Enfin, la mondialisation ce sont les changements climatiques auxquels Tuvalu est l’un des pays les plus exposés. M. Ielemia a dit espérer que la Conférence sur les changements climatiques qui se tiendra à la fin de l’année à Copenhague marquera un tournant. Le succès de la Conférence de Copenhague, a-t-il dit, dépendra d’un certain nombre de mesures préalables. La communauté internationale doit passer rapidement à l’action pour que la température globale de la planète n’augmente pas de plus de 1,5°C d’ici à 2020. M. Ielemia a demandé que la Conférence de Copenhague ne signifie pas la fin du Protocole de Kyoto. « Il ne doit pas être abandonné », a-t-il martelé, estimant que certains pays pourraient en profiter pour prendre des engagements moins contraignants pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Il a demandé aussi des engagements sérieux de la part des pays développés les plus pollueurs, notamment les États-Unis. « J’appelle avec force le Président Obama à prendre des engagements significatifs pour réduire les émissions de dioxyde de carbone », a-t-il déclaré, tout en reconnaissant que les pays en développement émergeants « doivent aussi réduire drastiquement leurs émissions ».
En outre, M. Ielemia a exigé des engagements forts dans le domaine de l’aide aux pays vulnérables pour lutter contre les changements climatiques. L’aide au développement ne doit pas être détournée pour financer les mesures de lutte contre le réchauffement de la planète, a-t-il prévenu. Il a également insisté sur les conséquences de la déforestation. Pour lui, « un marché international du carbone ne produira pas d’effet. Il faut au contraire trouver de nouveaux fonds pour soutenir les pays forestiers en développement, afin qu’ils diminuent le niveau de déforestation ». Il a rappelé que Tuvalu est « vulnérable aux conséquences de la crise économique et financière mondiale, aux changements climatiques et aux différentes pandémies ». Son pays, a–t-il indiqué, se félicite de la récente recommandation du Comité des politiques de développement selon laquelle Tuvalu reste pendant les trois prochaines années dans la catégorie des pays les moins avancés (PMA).
Abordant la question de la réforme et de la démocratisation des organes principaux des Nations Unies, M. Ielemia a réaffirmé que Tuvalu soutenait fermement l’élargissement du Conseil de sécurité pour que « sa composition assure une représentation plus équitable de toutes les régions ». Il a aussi demandé que les petits États insulaires en développement aient un siège au Conseil de sécurité. Avant de conclure, M. Ielemia a réitéré le soutien de son pays au Gouvernement de Taiwan, insistant sur le droit à l’autodétermination des 23 millions d’habitants de l’île. Il a aussi estimé que Taiwan devrait être considéré comme un membre à part entière de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et des différentes institutions des Nations Unies.
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