Assemblée générale
    Déclaration
    Myanmar
    Son Excellence
    General Thein Sein
    Premier Ministre

    Résumé

    Le général THEIN SEIN, Premier Ministre du Myanmar, a abordé la question de la crise économique et financière mondiale qui a commencé l’an dernier et affecté les économies du monde.  Des signes timides de reprise apparaissent, a-t-il relevé.  Cependant, a-t-il souligné, de nombreux pays font encore face à des défis redoutables.  La crise, qui a ses origines dans les pays développés a vu ses conséquences les plus dures affecter les pays en développement.

    Le Premier Ministre du Myanmar a affirmé que les points de vue des pays en développement devraient être pris en compte, de même que ceux des pays du G-8 et du G-20, dans les discussions de relance de l’économie.  « Les mesures qui pourraient avoir des effets négatifs sur la croissance économique des pays en développement doivent être évitées », a-t-il déclaré.  Il a poursuivi son intervention en rappelant que les pays en développement travaillaient dur depuis de nombreuses années pour combattre la pauvreté et créer des conditions favorables à la croissance économique.  Les pays à faible revenu ont besoin d’une aide au développement allant au-delà de l’aide publique au développement (APD), a préconisé Thein Sein.  « Les pays développés devraient accroitre l’APD qu’ils consacrent aux pays en développement », a-t-il souligné.

    À cet égard, M. Thein Sein a salué la déclaration qu’a faite, à l’Assemblée générale, le Président de la République populaire de Chine, M. Hu Jintao.  Ce dernier a réaffirmé que la Chine augmenterait son soutien en faveur des pays en développement touchés par la crise économique et financière.

    Le Premier Ministre du Myanmar a ensuite abordé la question des changements climatiques: « c’est la menace la plus urgente qui pèse sur notre planète », a-t-il affirmé.  Il s’agit d’un défi global qui requiert une réponse globale.  La communauté internationale doit agir de toute urgence, a-t-il recommandé.  Le sommet sur les changements climatiques organisé aux Nations Unies la semaine dernière a souligné l’ampleur du problème et la nécessité de redoubler d’efforts sur ce sujet, a estimé M. Thein Sein.  « Nous nous réjouissons d’avance de la tenue de la Conférence de Copenhague en décembre », a-t-il dit.  « Nous espérons que les négociations en cours seront fructueuses, afin de parvenir à un nouvel accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adopter un traité qui pourrait entrer en vigueur en 2012, à l’expiration du Protocole de Kyoto », a-t-il déclaré.

    M. Thein Sein a ensuite énuméré un certain nombre de crises parmi lesquelles celles causées par la flambée des prix des denrées alimentaires et la propagation des risques de pandémie.  « Aucun pays ne pourra efficacement lutter contre ses problèmes en faisant cavalier seul », a-t-il ajouté.  Il a poursuivi en affirmant que le multilatéralisme est plus important que jamais, et que les Nations-Unies sont l’unique organisation mondiale jouissant d’une légitimité universelle et dédiée à la paix et au développement.  Ces dernières années, des pas ont été initiés pour réformer l’Organisation et pour la rendre plus démocratique, plus efficace et plus redevable et ce, afin de lui permettre de faire face aux défis du XXIe  siècle.  Malheureusement, les progrès ont été lents.

    Afin que les Nations Unies prennent des décisions d’une façon plus démocratique, il est essentiel que le rôle de l’Assemblée générale, où tous les États Membres sont représentés, soit accru, a souligné le Premier Ministre du Myanmar.  La réforme du Conseil de sécurité est également importante, a-t-il ajouté.  Depuis de nombreuses années, l’Assemblée générale a débattu de ces sujets, mais elle a peu progressé.  Outre le fait de mettre l’accent sur la question controversée d’un élargissement du Conseil de sécurité, nous aimerions voir des changements constructifs dans les procédures et les méthodes de travail du Conseil, en particulier celles qui le rendraient plus transparent et plus redevable, a ajouté le Premier Ministre.

    Il a poursuivi en abordant le thème des armes de destruction massive, particulièrement les armes nucléaires qui posent la plus grande menace à l’humanité.  Le Myanmar croit que l’élimination totale des armes nucléaires est le seul garant absolu contre le recours à ces armes.  Toutefois, « chaque nation doit pouvoir utiliser le nucléaire à des fins pacifiques », a ajouté M. Thein Sein.

    Le Premier Ministre a ensuite affirmé que certaines nations avaient recours à des sanctions économiques afin de faire pression sur les pays en développement.  Selon lui, ces sanctions n’ont aucune base morale et ne font qu’entraver le développement économique de ces pays.  Abordant plus précisément celles adoptées contre son pays, il a déclaré qu’elles étaient injustes.  Il a noté que les progrès économiques accomplis par son pays dans le secteur de l’agriculture auraient été encore meilleurs sans ces sanctions économiques.

    Il a ensuite abordé le sujet du cyclone Nargis, qui a frappé le Myanmar en 2008.  Le Myanmar, les Nations Unies et l’ANASE ont alors créé une instance tripartite, le TCG, un groupe qui a été reconnu comme un mécanisme exemplaire d’assistance et de soutien, a-t-il estimé.  Le Plan de redressement et de préparation post-Nargis (PONREPP), établi pour une période de 3 ans, aura besoin de 691 millions de dollars.  À cette heure, seulement la moitié de cette somme a été fournie par la communauté internationale, a déploré M. Thein Sein.  « De nombreuses activités de réhabilitation ont été financées avec nos propres fonds », a-t-il noté.  « Si d’autres fonds sont apportés, le processus de réhabilitation sera plus rapide et plus efficace », a-t-il ajouté.  Il a déclaré que le Gouvernement et le peuple du Myanmar seront toujours redevables pour l’aide qui leur a été apportée.

    Parlant plus directement de son pays, il a affirmé que la paix, la stabilité et la tenue d’élections démocratiques réussies sont indispensables au processus de démocratisation du Myanmar.  Des élections générales et multipartites se tiendront l’an prochain.  Une nouvelle Constitution a été approuvée par 92,48% des votants en mai 2008, a-t-il indiqué.  Le pays aura un système de gouvernance à caractère présidentialiste.  Le Président sera élu par un collège électoral, et l’État du Myanmar sera composé de sept États, sept régions, cinq zones auto-administrativement autonomes et une préfecture du même genre.  La capitale Nay Pyi Taw, sera déclarée territoire de l’Union. 

    M. Thein Sein a ensuite déclaré que le Gouvernement prenait des mesures pour organiser des élections justes et libres.  Le 17 septembre 2009, 7 114 prisonniers ont été libérés pour bonne conduite, et ils pourront participer aux élections parlementaires de l’an prochain.  « La démocratie ne pourrait être imposée de l’extérieur.  Les citoyens du Myanmar sont ceux qui peuvent juger des mérites du modèle de démocratie qui leur convient et faire des ajustements », a-t-il précisé. La communauté internationale peut assister l’émergence d’une nouvelle nation du Myanmar, dont le fonctionnement soit basé sur les principes de justice, de liberté et d’égalité, en faisant preuve de compréhension envers ce que fait le Myanmar lui-même, a conclu le Premier Ministre.

     

    Source :
    https://www.un.org/press/fr/2009/AG10865.doc.htm

    Déclaration complète

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    Déclaration en anglais

    Photo

    Portrait de (titres de civilité + nom) Son Excellence General Thein Sein (Premier Ministre), Myanmar
    Photo ONU

    Sessions antérieures

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