Déclaration
Résumé
M. TOOMAS HENDRIK ILVES, Président de l’Estonie, a noté qu’au courant de l’année écoulée, comme l’ont fait plusieurs autres leaders, il s’est plusieurs fois exprimé sur les effets de la crise économique et financière mondiale. Cependant, a-t-il remarqué, même si cette crise a des impacts réels sur les questions de sécurité, de droits de l’homme et de développement, il ne faudrait pas qu’elle éclipse les autres défis auxquels le monde doit faire face. Et même si un an après la crise, l’économie mondiale est en voie de stabilisation, a noté le Président estonien, elle est loin d’être terminée, le besoin de reconstruire le système financier international demeurant aussi vif qu’il l’était avant. M. Ilves a estimé que les dirigeants et les gouvernements devraient se garder d’élever des barrières commerciales aux frontières de leur pays, afin d’éviter que de nouveaux déséquilibres n’apparaissent.
Évoquant la question des changements climatiques, il s’est félicité de ce que le monde ait enfin pris conscience de l’ampleur des défis qu’ils posent. « Nous ne courons pas un 100 mètres, mais un marathon », a averti le Président de l’Estonie. « Nous devons donc garder le rythme », a-t-il préconisé. Il a rappelé qu’il n’y avait plus de temps à perdre, au moment où la fonte des glaciers est devenue une réalité et que les ouragans, les inondations et les vagues de canicule sont plus fréquents et anormaux par leur ampleur. « Ce n’est pas le monde que nous voulons laisser à nos enfants», a-t-il fait remarquer.
M. Ilves a estimé que des efforts collectifs et unis étaient nécessaires afin de parvenir à un accord ambitieux, contraignant et équilibré, pour la période post-Kyoto, qui commence en 2012, à l’issue de la Conférence de Copenhague, qui aura lieu en décembre prochain. Il s’est dit en faveur de l’application du principe du pollueur-payeur. Il a estimé que les énergies « vertes », renouvelables et efficaces, ainsi que la diversification de leurs sources contribueront non seulement au développement durable et au développement économique, mais aussi à la promotion de la paix et de la sécurité. Le Président estonien a annoncé que son pays envisage d’accroître son usage des énergies renouvelables, et en particulier la biomasse et l’énergie éolienne. D’ici la fin de l’année, l’Estonie mettra en place une agence de l’énergie afin d’aider ses citoyens à mieux utiliser les nouvelles énergies, a-t-il indiqué.
Abordant la question de la sécurité internationale, M. Ilves a plaidé afin que les Nations Unies disposent de davantage de ressources afin d’accomplir les missions qui leur sont confiées et qui ont un caractère « unique ». Il a lancé un appel au respect des principes centraux de la Charte, et en particulier au respect du principe de non-agression contre l’intégrité et l’indépendance des États Membres. C’est dans ce sens, a indiqué M. Ilves, que l’Estonie soutient les efforts en faveur de la paix et de la sécurité en Géorgie, qui doivent être déployés en tenant compte du principe de souveraineté dont jouit chaque État.
Le Président estonien a exprimé sa préoccupation face à la situation en Afghanistan. « Il est essentiel que le processus électoral aboutisse à des résultats qui soient légitimes aux yeux du peuple afghan », a-t-il dit. L’avenir de ce pays dépend de ses citoyens, et la communauté internationale ne peut apporter qu’une aide, a-t-il constaté. Il a noté que l’Estonie a renforcé sa contribution en matière de sécurité et sa présence militaire en Afghanistan, et a salué le rôle que joue l’ONU dans ce pays, estimant que l’Organisation y a un « impact positif ».
Parlant d’autres types de conflits, le Président estonien a noté la prolifération des menaces cybernétiques, qui s’attaquent de plus en plus aux systèmes électroniques et à l’Internet et mettent en danger non seulement les installations techniques mais aussi les communautés humaines. Les attaques cybernétiques deviennent de plus en plus complexes et fréquentes, a-t-il relevé. Elles nécessitent une approche internationale plus coordonnée et un cadre juridique pour criminaliser ces attaques. Il nous faut créer un environnement cybernétique plus sûr, a recommandé M. Ilves.
Évoquant ensuite les enjeux humanitaires, il a noté que les défis sont, dans ce domaine, tout aussi importants que dans les autres secteurs déjà évoqués. Les conflits qui perdurent vont encore augmenter les besoins humanitaires, a-t-il dit. Mais nous sommes prêts à y faire face. Il a appelé la communauté internationale à honorer les engagements qu’elle prend sur ces questions, en dépit des préoccupations économiques actuelles. Le prix à payer à long terme sera énorme si on n’agit pas maintenant, a-t-il prévenu, tout en se félicitant des efforts déployés à cet égard par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA). Le Président estonien a également exhorté les pays donateurs à rendre l’aide humanitaire plus accessible et plus flexible, en respectant les principes et bonnes pratiques de l’action humanitaire. Il a noté que son pays jouait un rôle de chef de file au Conseil économique et social sur les questions humanitaires, mais a déploré que le soutien apporté à la résolution des problèmes humanitaires soit parfois sélectif. Abordant la question des réformes en cours à l’ONU, il a averti que ne pas réformer le Conseil de sécurité serait risqué. « Il est de notre devoir de faire en sorte que la réforme du Conseil devienne réalité », a-t-il souligné.
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