Déclaration
    Costa Rica
    Son Excellence
    Óscar Arias Sánchez
    Président

    Résumé

    M.ÓSCAR ARIAS SÁNCHEZ, Président du Costa Rica, a d’abord rendu hommage à tous ceux qui ont bâti la démocratie en Amérique latine ces dernières décennies.  Constatant cependant que la pauvreté continue de frapper un tiers de la population du sous-continent, qu’un jeune latino sur trois mourra avant d’atteindre l’âge du collège, que des centaines de milliers de personnes meurent de maladies évitables et que le nombre de morts par balle est supérieur à celui d’un pays en guerre, le Président costa-ricien a mis en garde contre le risque d’un « retour en arrière ».

    Pour Óscar Arias Sánchez, l’Amérique latine fait face à trois défis majeurs: le renforcement de la démocratie, le développement humain et la participation à l’édification d’un ordre international nouveau pour lutter contre les changements climatiques.  À propos du renforcement de la démocratie, le Président a salué l’édification des démocraties d’Amérique latine en quelques décennies, alors qu’il a fallu plusieurs siècles aux pays développés pour y parvenir.

    Mais, selon lui, l’Amérique latine « manque d’une véritable culture citoyenne ».  Il y a des élections libres mais les structures ne sont pas assez ouvertes pour que chacun puisse faire son offre politique.  Il y a séparation des pouvoirs, mais il y a un monopole que se partagent les différentes instances publiques.  Il y a un État de droit, mais les gouvernements le mettent à rude épreuve.  Il y a une société civile mais les citoyens sont prêts à échanger des valeurs contre des biens matériels.

    En Amérique latine, comme dans tous les pays en développement, les citoyens ne s’identifient pas à l’État.  Ils attendent beaucoup de l’État mais ne remplissent par leurs obligations et se laissent séduire par des discours tendant à imputer à l’extérieur des problèmes nationaux, a-t-il déploré.  Pour M. Óscar Arias Sánchez, « si nous continuons dans cette voie, nous risquons de gâcher nos chances ».

    À propos du développement humain, le Président costa-ricien a déploré l’ampleur des dépenses militaires en Amérique Latine, citant le chiffre de 165 millions de dollars chaque jour, « alors que les armées ne servent qu’à faire des coups d’État ».  S’interrogeant sur la nature de la menace susceptible de justifier de telles dépenses, M. Óscar Arias Sánchez a cité l’exemple de son pays, le premier à avoir renoncé à une armée pour investir dans des priorités plus essentielles comme l’éducation, le développement durable et la santé. 

    Le Président a donc demandé à l’Assemblée générale de soutenir l’adoption d’un traité visant à interdire le transfert des armes à des États, des groupes ou des individus, dès lors qu’il y a des risques qu’elles soient utilisées en violation du droit international.

    La lutte contre les changements climatiques peut être liée au désarmement, a poursuivi le Président.  Ceux qui s’investissent dans l’amélioration des armes ont leur place dans les laboratoires de recherche scientifique sur les énergies renouvelables, ou auprès des gouvernements qui ont besoin d’eux pour protéger les populations des effets des changements climatiques, s’est expliqué le Président.  Il a rappelé que la disparition de l’armée dans son pays avait permis de créer une institution chargée de trouver des énergies alternatives qui assurent aujourd’hui 80% des besoins énergétiques du pays.

    Parlant de la Conférence de Copenhague, le Président a prévenu que chaque pays devra assumer des responsabilités plus lourdes.  Le Costa Rica y développera une initiative baptisée « Paix et Nature », et annoncera son intention d’arriver à la « neutralité carbone » en 2021.

    Source :
    https://www.un.org/press/fr/2009/AG10862.doc.htm

    Déclaration complète

    Lire la déclaration complète, en PDF.

    Déclaration en anglais
    Déclaration en espagnol

    Photo

    Portrait de (titres de civilité + nom) Son Excellence Óscar Arias Sánchez (Président), Costa Rica
    Photo ONU

    Sessions antérieures

    Accéder aux déclarations faites lors des débats généraux des années passées.