Déclaration
Résumé
M. JULIUS MAADA BIO, Président de la Sierra Leone, a rappelé la guerre civile qui a frappé son pays il y a plus de 30 ans. La Sierra Leone a surmonté cette période de son histoire grâce à une vision commune, un dialogue authentique et une gouvernance engagée, s’est-il félicité, notant toutefois que la paix durement gagnée n’en demeure pas moins fragile. Cette histoire façonne l’implication de la Sierra Leone au sein du Conseil de sécurité, où elle s’efforce d’être une voix de raison et de défendre le respect du droit international et de la Charte des Nations Unies, a-t-il assuré.
Cet engagement est plus nécessaire aujourd’hui encore avec les conflits qui frappent le Moyen-Orient, l’Afrique, l’Asie et l’Europe de l'Est, a-t-il souligné, lançant un appel au cessez-le-feu à Gaza, mais aussi dans la région dans son ensemble, ainsi qu’au Soudan, dans l’est de République démocratique du Congo et en Ukraine. S’exprimant en tant que Président d’un pays qui a connu la dévastation des conflits armés, il a considéré que la paix ne peut être conclue de manière isolée, mais à travers le déploiement de processus politiques.
Évoquant le travail accompli au Sahel et en Afrique de l’Ouest pour endiguer la propagation du terrorisme, il a exhorté la communauté internationale à renforcer son soutien à ces efforts. Il a notamment insisté sur la nécessité d’assister les pays en première ligne, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Dénonçant la composition du Conseil de sécurité, jugée injuste et déséquilibrée, il s’est prononcé en faveur d’une réforme à même de sauvegarder son efficacité et sa légitimité. Dans le cadre de sa présidence du Conseil, a-t-il rappelé, la Sierra Leone a lancé un débat pour souligner l’importance d’accorder la priorité à l’Afrique dans cette réforme. À ce titre, il a réitéré le soutien de son pays à la requête de l’Union africaine (UA), telle que formulée dans le consensus d’Ezulwini, à savoir octroyer au continent deux sièges permanents et deux autres non permanents.
Détaillant des initiatives déployées à l’échelle nationale, il a mentionné un plan national de développement pour la période 2024-2030, aligné sur les ODD et l’Agenda 2063 de l’UA, pour accélérer la transformation de l’agriculture, des questions alimentaires, de la sécurité et du capital humain. Il a également cité la mise en place d’une éducation gratuite, une nouvelle loi pour interdire le mariage des enfants, ainsi que d’un texte instituant l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes. Il a déclaré, à cet égard, son soutien au programme pour les femmes et la paix et la sécurité du Conseil de sécurité et à l’adoption par l’Assemblée générale d’une résolution condamnant toute forme de violence sexuelle ou basée sur le genre. Il a annoncé que son pays compte lancer des travaux visant à organiser une conférence en vue d’introduire un instrument international juridiquement contraignant sur l’accès à la justice des victimes de violences sexuelles.
Enfin, le Président a relevé que les pays en développement sont de moins en moins susceptibles de concrétiser les ODD, en raison d’une crise de la dette ingérable, de flux de capitaux insuffisants, des effets dévastateurs des changements climatiques et des instabilités politiques. Dans ce cadre, il a souligné l’importance des institutions qui financent le développement. Partant, il a réitéré le soutien de son pays au communiqué de Nairobi de l’Association internationale de développement, en vue d’octroyer des financements abordables pour que les pays africains puissent développer leurs systèmes d’éducation et de santé, faire face aux effets des changements climatiques et élargir l’accès à l’électricité et au numérique. Citant un proverbe africain –« nos deux mains ne se lavent pas elles-mêmes mais l’une l’autre »– il a conclu sur un appel à la sauvegarde du multilatéralisme et à l’unité dans la diversité.
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