Déclaration
Résumé
M. TAMIM BIN HAMAD AL THANI, Émir du Qatar, s’est indigné de « l’agression flagrante » dans la bande de Gaza, selon lui la plus barbare, la plus horrible et la plus contraire aux normes internationales. Il l’a d’ailleurs définie moins comme une guerre au sens classique que comme « un génocide », perpétré avec les armes les plus modernes, contre un peuple assiégé dans un « camp de concentration ». De son point de vue, il n’est désormais plus possible de parler du droit d’Israël à l’autodéfense sans s’impliquer dans la justification du crime, et le fait de ne pas intervenir pour mettre fin à l’agression constitue un « scandale majeur ».
Évoquant un « régime d’apartheid » dans l’État de Palestine, ainsi que la volonté parmi certains en Israël d’« éliminer un peuple », l’Émir s’est dit incrédule de découvrir que certains tentaient encore de rechercher des mesures innovantes pour gérer Gaza après la guerre en partant uniquement du « principe de sécurité » -comprendre, bien entendu, la sécurité de l’occupant, a-t-il ironisé. M. Al Thani a aussi jugé regrettable que le Conseil de sécurité n’ait pas réussi à mettre en œuvre sa résolution pour un cessez-le-feu et qu’il se soit abstenu d’accorder à l’État de Palestine une adhésion à part entière à l’ONU, malgré l’adoption d’une résolution à cet effet par l’Assemblée générale en mai dernier. Certes, que l’État de Palestine devienne membre de plein droit de l’ONU ne lui apporterait ni la souveraineté, ni la fin de l’occupation; mais cela enverrait au moins un message au « Gouvernement d’extrême-droite » faisant fi du droit international, à savoir que « la force n’annule pas le droit ». Dire à quel point l’adhésion de l’État de Palestine nuirait au processus de paix, c’est chercher à brouiller les pistes, a poursuivi l’Émir; car enfin, il n’y a pas de partenaire israélien pour la paix sous le Gouvernement actuel, ni de processus de paix en cours, « mais plutôt un génocide », a-t-il répété.
Dans ce contexte, Le Qatar a choisi d’entreprendre des efforts de médiation pour mettre fin à l’agression et pour libérer des prisonniers et des détenus. L’Émir a insisté sur la complexité de la tâche, alors qu’« aucun parti n’hésite à assassiner les dirigeants politiques avec qui il négocie ». Ces efforts, déployés en partenariat avec l’Égypte et les États-Unis, ont abouti à un accord sur une trêve humanitaire en novembre dernier, conduisant à un cessez-le-feu temporaire dans la bande de Gaza, à la libération de 240 prisonniers palestiniens et de 109 détenus à Gaza, ainsi qu’à une augmentation du flux des secours. Le Qatar a aussi fourni une aide humanitaire aux habitants de Gaza et accru son soutien financier à l’UNWRA, une agence « calomniée pour des raisons politiques », liées à la volonté du Gouvernement israélien de liquider la question des réfugiés sans résoudre la question palestinienne. La création d’un État palestinien indépendant dans le cadre d’une solution juste et durable est dans l’intérêt des deux peuples, israélien et palestinien. « Nous n’atteindrons cet objectif qu’avec un partenaire sérieux. »
S’agissant des derniers événements au Liban, l’Émir du Qatar a condamné une guerre dévastatrice qui est, selon lui, « le choix d’Israël », ses dirigeants sachant très bien qu’elle n’apportera pas la sécurité ni la paix au nord d’Israël ou au Liban, et que la clef de la sécurité était une paix juste. « Arrêtez l’agression contre Gaza! Arrêtez la guerre contre le Liban! » a-t-il lancé.
Déclaration complète
Lire la déclaration complète, en PDF.
Photo
Sessions antérieures
Accéder aux déclarations faites lors des débats généraux des années passées.